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mercredi 24 novembre 2010

Riffifi à “Rivarol” : “Marine Le Pen est un démon” déclare son directeur

Que se passe-t-il à Rivarol? Depuis que Jérôme Bourbon, directeur du plus ancien hebdomadaire de l’extrême droite française, imprime une ligne “nationaliste et catholique” exacerbée, certains historiques du journal grognent. Ces derniers jours, un cap a été franchi avec les démissions annoncées de l’Association des Amis de Rivarol d’Eric Delcroix, son président, de Ghislain de Diesbach, son vice-président, du trésorier Jean-Paul Angelelli, une des plumes de Rivarol, ainsi que de Camille Galic, ancienne directrice du titre.

rivarol.1289984822.jpgC’est Eric Delcroix, l’ancien avocat des négationnistes Robert Faurisson et Henri Roques, qui a mis ces dissenssions sur la place publique. Dans une lettre qu’il a fait diffuser sur le Net, le militant négationniste et ancien d’Ordre nouveau, dénonce la ligne imprimée par M. Bourbon. “Malgré les mises en garde de son ancienne directrice [Camille Galic] et de moi-même, M. Bourbon s’est lancé sans discernement ni mesure dans des attaques rabiques contre Marine Le Pen, au point de gêner Bruno Gollnisch, contraint de publier un communiqué, le 20 octobre, pour désavouer de tels excès… Là, que les choses soient très claires : révisionniste, opposé aux débordements du sémitisme chez nous (hallal ou casher, peu m’importe), j’ai beaucoup de défiance envers la ligne politique choisie par Marine ainsi que pour nombre de gens dont elle s’entoure. Je m’inquiète cependant des façons exaltées de M. Bourbon, qui ne change rien malgré les observations faites par Camille et moi sur des questions essentielles de politique et de société”, écrit M. Delcroix.

Il ajoute à propos de Marine Le Pen : “Il ne faut pas l’attaquer comme une ennemie, notamment avec des arguments ressortissants de l’ordre moral sur fond de théologie. N’oublions tout de même pas que Rivarol a aussi été le journal de Cousteau et Rebatet ! Et que dire des attaques personnelles, dont certaines sont au niveau zéro du politique ? (Aller reprocher à Marine de porter des jeans! Nous ne sommes pas un journal islamiste ou de mode !) ; que dire encore d’autres, passionnelles, blessantes ou d’un moralisme puritain qui, à mes yeux, ne relèvent pas non plus du sens politique mais du fanatisme”.

Une fois le chapitre politique clos, Eric Delcroix dénonce le climat interne à Rivarol, notamment l’attitude qu’aurait eue M. Bourbon à l’encontre de Camille Galic. “Devant nos amicales remarques, non seulement Jérôme Bourbon n’a rien modifié, mais encore il a pris à l’égard de son prédécesseur un ton extrêmement vif et discourtois. Il n’a pas hésité à aller jusqu’à l’invective contre sa bienfaitrice, y compris en public (…). M. Bourbon lui a retiré brutalement, sans préavis ni concertation, la rédaction en chef d’Écrits de Paris, après qu’elle lui ait annoncé, le 19 octobre, sa décision de ne plus écrire du tout dans Rivarol. Ces épreuves injustes ont été très douloureuses pour notre amie Galic, stupéfiantes et inadmissibles pour moi. Ne supportant pas que je défende notre amie, Jérôme Bourbon s’est retourné contre moi, avec la même démesure caractérielle.” Contactée par “Droites extrêmes”, Camille Galic a refusé de nous répondre.

“Marine Le Pen est la Carla Bruni de la droite nationale”

Jérôme Bourbon reconnaît qu’il y a “quelques petits remous” au sein de l’hebdomadaire, dûs à des “nuances au sein de la rédaction” et “des divergences tactiques”. “Certains voulaient rester neutres”, concède M. Bourbon à “Droites extrêmes”. “J’ai de bons rapports avec Camille Galic, je n’ai aucune antipathie à son égard, bien au contraire. Il y avait des divergences tactiques et de fond”, assure-t-il. Il justifie sa prise de position pro-Gollnisch en affirmant qu’il était, à son arrivée à Rivarol en 1994, “le plus lepéniste. Ce que je vois, c’est que les gens les plus sincérement lepénistes, sont réticents à l’égard de Marine Le Pen et de sa ligne”.

En ce qui concerne Camille Galic et son éviction des Ecrits de Paris (le mensuel de Rivarol), M. Bourbon assure qu’“à partir du moment où elle m’avait dit que, compte tenu de l’orientation du journal, elle ne souhaitait pas pour le moment collaborer à Rivarol, il y a eu une tension qui est montée dans les locaux que nous partageons. Il valait mieux prendre un peu de champ, au moins jusqu’au congrès du Front.”

Pour M. Bourbon, “Eric Delcroix est libertin. Il est pour la loi Veil, pour le Pacs. Moi je suis catholique et nationaliste, on ne peut pas s’entendre. C’est un peu la Nouvelle droite libertine, athée, neo-païenne qui se réclame de la philosophie libertine des Lumières. C’est son droit, mais j’avoue que ce n’est pas ma tasse de thé. Il y avait des combats communs comme le révisionnisme, mais ça ne suffit pas.”

“J’ai toujours été plus proche de l’aile radicale que de l’aile modérée”, indique encore M. Bourbon qui “assume la crise”. “Je ne suis pas un gamellard”. “Je n’ai pas de parts sociales au journal, on peut m’éliminer si on veut. Je préfère me retrouver au chômage plutôt que d’abdiquer mon idéal.”

Et Jérôme Bourbon qui revendique la virulence de ses écrits estimant que Rivarol est un “journal d’opinion”, renouvelle ses attaques violentes contre Marine Le Pen - qu’il nomme “la Carla Bruni de la droite nationale”, et contre le congrès du FN qu’il qualifie de “succession génétique”. “Pour moi, Marine Le Pen est un démon, c’est l’ennemie absolue à tout point de vue, sur le plan moral, sur le plan politique, sur le plan intellectuel. C’est une catastrophe absolue, je n’ai aucune confiance en elle. C’est une révulsion totale, qui est réciproque d’ailleurs.” Pour lui, les proches de la vice-présidente du FN, sont “une bande de dégénérés”.

NB: Dans son édito du 19 novembre intitulé “Le Pen veut tuer Rivarol”, M. Bourbon réitère ses attaques contre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen. Le président du FN a, quant à lui, qualifié Jérome Bourbon de “taliban hystérique”, jeudi 18 novembre sur RFI

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