JUSTICE - Les Lyonnais vont-ils faire les frais des obstacles mis, le 9 juin dernier, au mariage de Messaoud et Nassima ? Ce lundi, ces époux ont demandé 50 000 euros au maire de Lyon, Gérard Collomb.
Selon lui, Fatiha Ben Ahmed aurait alors déclaré à la jeune femme : « Mais vous êtes belle comme cela ». La cérémonie débute . « La lecture des articles du Code et des formules réglementaires s’est tenue dans un contexte glacial, les futurs époux comme l’ensemble de la salle étant sidérés par l’attitude de l’adjointe au maire », poursuit Gilles Devers.
L'affaire fait du bruit. Dans un communiqué du 21 juin, Pierre Hémon, président du groupe des élus EELV de la Ville de Lyon, affirme que le mariage a été célébré « sans incident notable », glisse une allusion à l'influence « du Hezbollah ou du Hamas », et apporte, au nom de ses camarades, son soutien à Fatiha Ben Ahmed, qui a le devoir « de faire respecter la loi et l’esprit de la République ».
L'adjointe au maire du 9ème reçoit un autre soutien, celui de Jean-François Carenco, le préfet du Rhône : « Sachez que je salue l’initiative que vous avez prise au cours de cette cérémonie. Je tiens à vous témoigner mon soutien pour cette attitude républicaine», lui écrit ce dernier dans un courrier.
Six mois plus tard, les époux n'ont pas digéré l'insulte. D'autant que l'injonction de l'élue n'aurait, selon leur avocat, aucun fondement juridique. Malgré son foulard, la mariée était parfaitement reconnaissable puisqu'elle avait le visage découvert.
Ce lundi, Messaoud et Nessima ont annoncé avoir envoyé au maire de Lyon, un« recours en annulation » contre « la décision prise » par l'adjointe au maire du 9° arrondissement.
A Gérard Collomb, les conjoints réclament également une « allocation de dommages et intérêts pour la somme de 25 000 € à chacun », faute de quoi ils engageront un recours devant la justice administrative pour être indemnisés. Ces faits « ont eu lieu lors d’un moment très particulier de la vie, et devant un public qui est resté médusé » explique leur avocat.
Les A ont déjà introduit devant le tribunal administratif de Lyon une « requête en annulation », sur le fond, contre l'ordre donné à Nassima de retirer son foulard. L'affaire ne devrait pas être examinée avant plusieurs mois.
Cet après-midi, Gérard Collomb a indiqué qu'il était prêt à « discuter » avec l'avocat du couple. Gilles Devers a précisé, en effet, que Messaoud et Nessima pourraient se contenter de simples excuses.
Gérard Collomb a également jugé que Fatiha Ben Ahmed « aurait sans doute pu faire preuve d'un petit peu plus de sensibilité et de discernement ».
Catherine Coroller
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