SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

samedi 5 décembre 2009

Alsace centrale  - Des tags racistes mais « sans convictions » - L'Alsace

Deux des trois auteurs de nombreux tags racistes dans la région de Barr, début 2008, ont été condamnés hier par la correctionnelle de Colmar. L’un a soutenu avoir agi « par peur » du meneur, l’autre « pour le frisson de l’action »…

« Je ne suis pas du tout raciste », répond l’un des prévenus au président Claude Cebula, en admettant avoir peur de blesser son avocat, M e Lilian Soumsa…

Début 2008, trois lycéens de 17 et 18 ans avaient reconnu avoir commis des tags à caractère essentiellement raciste, mais aussi sataniste ou simplement injurieux, en deux temps. Dans la nuit du 23 au 24 mars à Barr, des inscriptions avaient été apposées sur la maison de prière de l’association franco-turque, une épicerie turque, la cité scolaire, un transformateur électrique et un panneau de signalisation. Lors d’une nouvelle expédition nocturne les 14 et 15 avril, ont été tagués — de nouveau — la cité scolaire et le lieu de culte musulman, ainsi que des bâtiments publics à Barr, Uttenheim, Zellwiller, Andlau et Stotzheim, et des habitations à Barr, Zellwiller et Valff, visant même certains membres de la famille des auteurs.

Des pochoirs de croix gammées

Les deux majeurs au moment des faits devaient répondre de leurs actes, hier devant le tribunal correctionnel de Colmar. Certes d’après l’enquête, c’est le troisième larron, pas encore jugé par le tribunal pour enfants, qui apparaît comme le meneur : c’est lui qui avait « posté » des photos des inscriptions découvertes par les gendarmes sur un site internet néonazi, et à son domicile ont été retrouvés des pochoirs de croix gammées. Mais que diable, a martelé le président de l’audience, les deux autres sont-ils allés faire dans cette galère ?

Une peine d’avertissement

« J’ai agi plus par peur que par convictions, soutient l’un des deux habitants de Heiligenstein. J’étais en pleine dépression, je venais d’apprendre le décès d’un proche, et la première fois ils m’ont dit que ce serait bien de me changer les idées. On a bu pour fêter mon anniversaire, ensuite j’avais peur de violences physiques de la part du meneur » . Il reconnaît avoir fait le guet. Ainsi que quelques graffitis « mais sans connotation raciste », lors de la deuxième virée pour laquelle le meneur avait élaboré « un véritable plan ». C’est derrière ce « frisson de l’action » que se retranche l’autre protagoniste : « Je n’adhère pas à ces idées. En fait, j’avais surtout envie de conduire, je venais d’avoir le permis… Et puis c’était pour voir ce que l’on éprouve… ». En l’occurrence « rien », répond-il au tribunal.

« Ne leur en déplaise, ces véritables apprentis néonazis appartiennent à des réseaux qui trouvent leur origine à l’extérieur de nos frontières », selon M e Michaël Allouche qui représente l’association SOS racisme et sollicite 500 € au titre du préjudice moral. Pour M e Soumsa, « pas d’amalgame : c’est le mineur l’apprenti nazillon ». La vice-procureure évoque « une incommensurable bêtise », et requiert trois à quatre mois de prison avec sursis et un stage de citoyenneté envers les deux prévenus, qui n’ont pas d’antécédents judiciaires. En plus du stage, ils ont écopé d’ « une peine d’avertissement » de huit mois avec sursis. Solidairement avec le mineur, ils devront indemniser les différentes victimes — toutes compensations confondues — à hauteur d’environ 7 000 €.

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