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mercredi 4 novembre 2009

"Les Tribunaux doivent davantage instruire les affaires de discrimination" - Capital.fr

Fichage de salariés à l’embauche, sélection des locataires en fonction de leurs origines… L’association SOS Racisme remet, ce matin, au gouvernement un rapport explosif sur la discrimination dans l’entreprise et les organismes HLM. Patrick Karam, Délégué interministériel pour l’Egalité des chances des Français d’outre-mer en détaille, pour Capital.fr, les résultats.

Capital.fr : Vous présentez ce matin un rapport sur la discrimination en entreprise. Quelles en sont les principales conclusions ?
Patrick Karam : Elles sont accablantes. En France, une quinzaine de grandes entreprises pratiquent actuellement le fichage ethno-racial pour leur recrutement. Or ce comptage est généralement mis en place dans un but de discrimination. Et ce, quasiment en toute impunité. Un exemple troublant : notre rapport révèle entre autres qu’une société de recrutement, Daytona, a récemment proposé 95% de salariés blancs pour la société Guerlin… alors même que cette catégorie de personnels ne représentait que 50% de sa base de données. Cette affaire laisse penser que Daytona s’est adaptée à la demande du client. Encore plus surprenant, le tribunal ne l’a jamais condamné pour discrimination, comme le prévoit la loi 1978. Il y a là un vrai problème…

Capital.fr : Ces dérives s’étendent aussi au secteur du logement…
Patrick Karam : Au départ, le rapport devait se concentrer sur les problèmes de fichage et de comptage au sein des entreprises. Mais nous avons aussi constaté d’importantes dérives chez de gros bailleurs sociaux. Après dénonciation de SOS Racisme, la société Logirep, gestionnaire de 25000 logements HLM , vient ainsi d’être mise en examen pour fichage ethnique des locataires et discriminations raciales. En cause : des fichiers d’inscription qui distinguaient les locataires originaires des Dom et ceux d’Europe, et plus grave encore, des Français nés en outre mer, qui sont blancs de peau, de ceux qui sont noirs.

Capital.fr : Comment mettre fin à ces dérapages et faire respecter la loi de 1978 contre les discriminations ?
Patrick Karam : Le Président de la République m’a donné une mission, nous appliquerons la tolérance zéro. Il est clair que les associations comme SOS Racisme ne peuvent lutter seules. Il faut que l’Etat s’engage davantage, à leurs côtés, pour inciter les juges à instruire ces affaires. Je viens de saisir les cabinets de Michel Alliot-Marie et Brice Hortefeux, à ce sujet. En parallèle, nous allons inciter les victimes à se manifester et à porter plainte auprès des associations SOS Racisme et la Maison des potes.

Propos recueillis par Guillaume Chazouillères

Retrouvez la rapport de SOS Racisme


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