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mercredi 4 novembre 2009

Fichage ethnique : un rapport au vitriol de SOS Racisme - Economie - 04/11/2009 - leParisien.fr

Discriminations à l’embauche, au logement… : l’association de lutte contre le racisme remet aujourd’hui au gouvernement un rapport sur le fichage ethnique et ses dérives."

Des entreprises qui fichent leurs salariés selon leur origine ethnique. Des offices HLM soupçonnés de discriminer les locataires originaires d’outre-mer ou en fonction de leur nationalité. A la demande du délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer, Patrick Karam, l’association SOS Racisme remettra aujourd’hui au un rapport explosif sur ce sujet.

Outre la mise à l’index de certains organismes et d’entreprises pratiquant le fichage ethnique un délit selon la loi du 6 janvier 1978 , SOS Racisme dénonce la passivité des inspecteurs du travail, de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et des magistrats, souvent frileux à enquêter. « Le Parisien » et « Aujourd’hui en » révèlent en exclusivité trois affaires litigieuses soulevées par SOS Racisme.

soupçonné de discrimination à l’embauche
Le 28 octobre 2009, SOS Racisme porte plainte contre Nissan Europe, le constructeur nippon allié à Renault. Motif : le fichage ethnique des candidats à l’embauche via son site Internet www.nissan-recruitment.eu . Sur ce site, les candidats doivent renseigner une rubrique sur leur pays d’origine. Or dans ce champ figurent au choix « France », « Martinique », « Guadeloupe », « Polynésie française » et « France territoires du Sud »… Autre question : « What is your ethnic origin ? » (Quelles est votre origine ethnique ?). Les postulants peuvent alors sélectionner une réponse parmi les choix suivants : « African, Asian, Carribean, European, Latin, Middle-East, Oriental, Other. »

La réponse de Nissan. Contacté, Nissan Europe se défend de toute discrimination ethnique à l’embauche. « Plus de 20 nationalités travaillent chez nous. Nous mettons un point d’honneur à favoriser la diversité », affirme un porte-parole. S’agissant de la mention des DOM-TOM, « ce renseignement est facultatif, mais il se révèle utile quand nous adressons un courrier aux candidats ». L’origine ethnique ? « Le candidat n’est pas obligé d’y répondre. Mais, cette mention est systématique lorsqu’on travaille aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Etant donné qu’il s’agit d’un portail global permettant de postuler partout dans le monde, la question figure sur notre site », précise ce porte-parole.

Quand Air France s’intéressait à la « typologie raciale » des hôtesses de l’air
Alerté par le syndicat CFDT, SOS Racisme a porté plainte en 2008 contre la compagnie Air France, lui reprochant de pratiquer une « typologie raciale » de ses hôtesses et stewards travaillant sur les « vols spéciaux et manifestations exceptionnelles ». Dans les fiches de candidature, remplies par les encadrants, seraient précisées non seulement les compétences linguistiques des salariés mais aussi leur origine ethnique : « Africain, Antillais, Asiatique, Eurasien, Indien... » SOS Racsime a également saisi la Cnil et l’inspection du travail de ce dossier.

La réponse d’Air France. Du côté d’Air France, on répond que la Cnil a dédouané la société, dans un courrier d’août 2009, estimant qu’« Air France n’a pas méconnu la loi du 6 janvier 1978 puisque le fichier lui a été déclaré et que le consentement express des salariés était recueilli en toute connaissance de cause ». Néanmoins, « afin de faire taire toute polémique, Air France a décidé de supprimer les données sensibles qui figuraient initialement dans le fichier. Cette modification a été déclarée à la Cnil le 8 septembre dernier », indique la direction.

L’office HLM du Kremlin-Bicêtre accusé de « coder » les locataires
SOS Racisme reproche à l’office communal HLM du Kremlin-Bicêtre (94) d’avoir élaboré « une codification chiffrée des nationalités et des origines des locataires et des demandeurs de logement » et de pratiquer « une politique discriminatoire de dosage des locataires originaires des DOM-TOM, d’Afrique ou du Maghreb ». Ayant saisi la justice en 2006, l’enquête est toujours en cours.

La réponse de l’OPHLM. La directrice générale de l’OPHLM, Delphine Tranchand, estime ces accusations « inadmissibles et totalement infondées ». Une plainte pour « dénonciation calomnieuse » a été déposée contre SOS Racisme l’an dernier. S’agissant du codage des locataires, l’OPHLM reconnaît qu’il y a eu par le passé « des maladresses ». Mais, sur plus de 4 000 dossiers, seuls 13 comportaient la mention d’origine des DOM-TOM. Ceux-ci avaient été remplis entre 1962 et 1998 ». A la suite d’un rappel à l’ordre de la Cnil, l’OPHLM jure avoir rectifié les choses. S’agissant de l’identification de la nationalité des locataires, Delphine Tranchand souligne que cette pratique est « tout à fait légale » et nécessaire pour « faire un travail sur la mixité sociale des immeubles. Nous essayons de mélanger les populations sur la base de critères économiques, sociaux et de nationalité ».

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