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lundi 19 octobre 2009

A l'extrême droite, le Bloc identitaire veut participer aux régionales de 2010 - LeMonde.fr

Y a-t-il la place, en France, pour un mouvement à l'image de la Ligue du Nord, parti italien populiste et xénophobe ? Le Bloc identitaire y croit. Le mouvement d'extrême droite, qui tenait sa convention samedi 17 et dimanche 18 octobre à Orange, a réuni plus de 500 personnes, deux fois plus que la précédente édition de 2007.

Le choix d'Orange est tout un symbole. Jacques Bompard, qui l'a conquise en 1995 quand il était encore au FN, en est toujours le maire. Aujourd'hui dirigeant régional du MPF de Philippe de Villiers - qui vient de rejoindre le comité de liaison de la majorité présidentielle -, M. Bompard entend conduire une liste Ligue du Sud aux régionales de 2010, en PACA, avec des militants identitaires comme colistiers. Ce qui pourrait empêcher Jean-Marie Le Pen de se maintenir au second tour, s'il n'atteint pas le seuil des 10 % des voix.

Le Bloc identitaire est issu d'Unité radicale, groupuscule d'extrême droite dure dissout en 2002 après qu'un de ses sympathisants, Maxime Brunerie, a tiré sur Jacques Chirac. En quête de respectabilité, c'est cette image que le mouvement, qui vient de se constituer en parti politique, veut effacer. Se disant "plus proche de la Ligue du Nord que du FN", son président, Fabrice Robert, va jusqu'à affirmer que "le nationalisme a été un drame pour l'Europe". "Nous sommes populistes, a-t-il déclaré au Monde. Ce que nous reproche l'extrême droite, c'est d'avoir rompu avec l'antisémitisme et l'antisionisme."

A la tribune, la tête de la liste Ligue du Midi en Languedoc-Roussillon, Richard Roudier, a affirmé "condamner l'antisémitisme". Ce même Richard Roudier présidait le Comité d'entraide aux prisonniers européens (CEPE), association dont le stand, lors de la convention, vendait des cartes postales à l'effigie, entre autres, de Pétain, Saint-Loup (Waffen SS français), ou Brasillach. C'est aussi le CEPE qui milite pour la libération de Michel Lajoye, proche des néonazis, condamné pour avoir déposé une bombe, en 1987, dans un café maghrébin, près de Rouen. La direction du Bloc ne se serait aperçue de la présence des cartes postales qu'après la convention, et aurait décidé que le CEPE ne serait plus un mouvement associé. La double appartenance au Bloc et au CEPE serait interdite et M. Roudier en quitterait la présidence.

Discours virulent

Le discours des identitaires sur l'islam et l'immigration reste extrêmement virulent. Ils entendent lutter "contre ces illégaux, ces clandestins, cette racaille qui vole, qui viole. Nous ne leur dirons pas : "Notre pays, tu l'aimes ou tu le quittes", nous leur dirons : "Tu le quittes tout de suite"".

Leurs invités européens vont plus loin. Ainsi, le Suisse de l'Union démocratique du centre Dominique Baettig, pour qui "les minarets sont des objets phalliques". "On demande une sorte de circoncision pour avoir la paix", ajoute-t-il. Ou encore le Catalan Josep Anglada, qui a déclaré lutter pour une "Europe sans nègres et sans Maures". Une saillie dont les organisateurs ont rendu responsable le traducteur, au français approximatif.

Pour le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, le "créneau des identitaires est étroit, entre de Villiers et Le Pen. Et si la liste de Bompard se fait, le MPF sera dans une situation de grand écart, l'alliance avec le Bloc identitaire sera très compliquée à assumer vis-à-vis de Sarkozy".

Abel Mestre


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