Le match de foot gays-musulmans pourrait finalement avoir lieu

Contrairement à leurs dirigeants, les joueurs du Créteil Bébel n'ont pas de problème à jouer contre l'équipe du Paris Foot Gay.

Contrairement à leurs dirigeants, les joueurs du Créteil Bébel n'ont pas de problème à jouer contre l'équipe du Paris Foot Gay (Sipa)

La polémique déclenchée par le refus du Créteil Bébel de jouer contre l'équipe du Paris Foot Gay pourrait trouver une issue heureuse. "Nous sommes quatorze dans l’équipe à ne pas être d’accord avec cette polémique. Nous pouvons jouer ce match", ont déclaré les joueurs de l'équipe musulmane à la radio RMC, qui a organisé mardi 6 octobre une rencontre entre des joueurs des deux équipes.

"Nos convictions plus importantes qu'un match"

A l'origine de la controverse, un match de foot qui devait avoir lieu dimanche dernier, et que le Créteil Bébel a annulé: "Désolé mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de musulmans pratiquants, nous ne pouvons jouer contre vous, nos convictions sont de loin plus importantes qu'un simple match de foot, encore une fois excusez-nous de vous avoir prévenu si tard", écrivait l'équipe.
Le Paris Foot Gay a répondu en soulignant qu'il 'n’est pas un club communautariste", car "il est ouvert à tous, hétéros comme homos, heureux de lutter ensemble contre les préjugés et les discriminations."

"On va refuser de jouer contre des noirs, des juifs..."

Le boycott du match a été fermement condamné par SOS Racisme, qui appelle à des sanctions contre le Créteil Bébel. "Les propos de dirigeants du club (…) sont ignominieux. Ils sont par ailleurs étrangement contradictoires tant le positionnement de ce club sur la question de l’homosexualité le rapproche très clairement de l’extrême-droite la plus classique", déclare l'association.
"Mais où va-t-on là ?", s'indigne la secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade. "Si ça continue, on va refuser de jouer contre des noirs, des juifs. Le communautarisme n'a pas sa place dans le sport. Ce n'est pas une attitude républicaine de refuser de jouer pour des motifs de religion."

"Le plus fort gagnera"

Le capitaine de Créteil Bébel, Ben, regrette la polémique. "J’aurais aimé que l’on parle de nous différemment", confie-t-il à RMC. J’ai des enfants qui sont à l’école et qui ont entendus parler de tout ça. Une majorité de l’équipe est choquée certes que cette équipe puisse s’appeler Foot Gay… mais on ne cautionne pas le mail de notre dirigeant. D’ailleurs, il ne nous a pas prévenus de l’envoi de ce courrier. Il a été dépassé par les événements."
Selon RMC, les joueurs de Créteil sont prêts à disputer le match afin de "montrer qu'ils ne sont pas homophobes". Comme le dit Ben, "On fera un match à onze contre onze et le plus fort gagnera."

(Nouvelobs.com)

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