Dominique SOPO, Président de SOS Racisme, a participé ce lundi à la réunion au Ministère de l’Intérieur concernant les relations entre les jeunes et la police.
SOS Racisme prend acte de cette « première » face à un problème pourtant soulevé depuis des années par les associations. A l’occasion de cette réunion, Dominique SOPO, après avoir rappelé l’importance qu’il y a à vivre en sécurité pour tout citoyen, a dressé un diagnostic de la situation, évoquant les logiques de ghettoïsation, les problèmes liés à une politique sécuritaire induisant des comportements de « saute-dessus » ainsi que la difficulté en France de voir les institutions accepter de remettre en cause leurs modes d’intervention.
Au rang des changements à opérer, SOS Racisme a d’ores et déjà évoqué plusieurs pistes :
remettre à plat la formation des policiers dont des rapports ont déjà montré qu’un certain nombre d’entre eux avaient des clichés exotiques sur les populations d’origine étrangère.
revoir les modalités d’affectation des policiers. En effet, le fonctionnement actuel a pour conséquence de voir les plus jeunes affectés dans les endroits les plus difficiles. Conséquence : trop de jeunes policiers remplacent l’autorité qu’ils n’ont pu acquérir - faute d’expérience – par des logiques d’humiliation contraires au droit et incompatibles avec le respect dû à tout citoyen (contrôles d’identité à répétition, fouilles humiliantes et en public,…).
trouver des mécanismes d’institutionnalisation du dialogue entre la police et la population. A cet égard, il serait intéressant d’explorer la piste des « délégués aux communautés » expérimentée au Canada et aux Etats-Unis (attention : ici, le terme « communauté » signifie « voisinage »).
mettre fin, au-delà d’un rappel incantatoire aux règles de civilité et de déontologie, aux pratiques qui contribuent à la dégradation de la relation entre la police et une partie de la jeunesse. Ainsi, SOS Racisme a proposé, pour éviter les contrôles d’identité à répétition et relevant du harcèlement, qu’un ticket de contrôle soit remis à chaque personne contrôlée (avec le matricule de l’agent, la raison du contrôle, le nom de la personne contrôlée et la date du contrôle).
C’est par ce type de changements – et sans doute de bien d’autres – que le respect et le dialogue pourront s’instaurer.
SOS Racisme appelle l’ensemble des associations à participer aux différents groupes de travail qui ont été annoncés et à parler d’une seule voix afin que ce processus ne reste pas simplement un « coup de comm’ » mais puisse déboucher sur des propositions concrètes.
Réunion au Ministère de l’Intérieur sur les relations entre les jeunes et la police : SOS Racisme sera vigilant sur les changements concrets - SOS-Racisme -
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