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jeudi 24 septembre 2009

Diffamation : Entrevue et un ex-vigile de Carrefour condamnés, Société - Information NouvelObs.com

Pierre-Damien Kitenge avait accusé, dans le magazine Entrevue, l'enseigne Carrefour de chercher à étouffer une affaire de propos racistes mettant en cause un haut fonctionnaire du ministère de l'Immigration.

Magasin Carrefour (Reuters)

Magasin Carrefour (Reuters)

Le Tribunal de grande instance de Nanterre a condamné, jeudi 24 septembre, Entrevue et Pierre-Damien Kitenge, un ex-vigile de Carrefour, à un euro symbolique de dommages et intérêts et à 3.000 euros pour frais d'avocats. L'ancien employé avait accusé dans les colonnes du magazine, l'enseigne Carrefour de chercher à étouffer une affaire de propos racistes mettant en cause un haut fonctionnaire du ministère de l'Immigration.

"Sale noir"


Retour à l'origine de l'affaire. Le 26 avril 2008, Pierre-Damien Kitenge, ex-vigile du Carrefour Bercy II, portait plainte contre un collaborateur du secrétaire général du ministère de l'Immigration pour diffamation et injure à caractère racial. Pierre-Damien Kitenge affirmait avoir été traité de "sale noir" et de "sans-papiers" par le fonctionnaire dont il voulait vérifier l'identité, ce dernier payant par chèque. En juillet 2008, le parquet de Créteil avait classé sans suite cette plainte ainsi qu'une autre action engagée par SOS Racisme pour "subornation de témoins".
Un mois plus tôt, Entrevue publiait un article intitulé : "Racisme, pressions, menaces... L'affaire que Carrefour veut étouffer". L'ancien vigile y raconte notamment l'altercation qu'il a eue avec le haut fonctionnaire. Il affirme également que "le directeur du Carrefour m'a demandé de retirer ma plainte… il m'a même garanti que j'aurai un emploi stable si je la retirais". Et d'ajouter : "Carrefour fait pression sur les salariés pour que personne ne témoigne".

Pas d'éléments concrets


La multinationale qui estime que ces propos "portent incontestablement atteinte à [son] honneur et à [sa] considération" exige 100.000 euros de dédommagement, en plus de la publication d'un communiqué en couverture de la revue et de 7.000 euros de frais de justice. L'enseigne s'engage également à reverser les sommes allouées à la Fondation Carrefour, une émanation caritative du groupe.
Selon le jugement de la 1ère chambre civile du tribunal de Nanterre, que l'AFP a pu consulter, la diffamation est constituée, mais les sociétés n'ont pas fourni "au tribunal les éléments concrets permettant de chiffrer leur préjudice".


Sans-emploi


En plus de l'euro symbolique Pierre-Damien Kitenge et Entrevue ont été condamnés à verser 3.000 euros à Carrefour au titre des frais d'avocats. Le magazine devra également publier les principales dispositions de son jugement.
Lors de l'audience du 24 juin dernier, l'avocat de l'ex-vigile, Me Patrick Klugman, avait dénoncé "la campagne d'isolement menée contre son client" qui a perdu son emploi depuis l'affaire. Selon SOS racisme, Pierre-Damien Kitenge fait appel de la décision du tribunal de grande instance. L'organisation réprouve également dans un communiqué "la démarche mercantile de Carrefour".

(Nouvelobs.com avec AFP)

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