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vendredi 14 août 2009

Préfet accusé de racisme : associations et politiques réagissent, Société - Information NouvelObs.com

Voici les réactions des associations et politiques après la suspension de ses fonctions du préfet Paul Girot de Langlade à la suite du dépôt d'une plainte pour "injures à caractère racistes".

Brice Hortefeux
, ministre de l'Intérieur : justifiant la suspension du préfet Paul Girot de Langlade de sa fonction de coordinateur local pour la Réunion des Etats généraux de l'Outre mer, après le dépôt d'une plainte pour "injures à caractère raciste", le ministre a déclaré que "ces comportements sont indignes des valeurs de notre République"
"Dans l'attente des résultats de l'enquête en cours, j'ai décidé de suspendre immédiatement l'intéressé de sa mission de coordinateur local, pour la Réunion, des Etats généraux de l'Outre-mer", écrit le ministre dans un communiqué ajoutant qu'il "ne [tolèrera] jamais que des propos racistes ou discriminants soient tenus dans notre pays, d'autant plus par un représentant de l'Etat, quel qu'il soit".

Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a qualifiant vendredi le préfet de "beauf de la République" et de "multirécidiviste", il a demandé que "la justice soit exemplaire".
"Ce qui vient de se passer était prévisible parce que Paul Girot de Langlade est un multirécidiviste de l'insulte. Le Mrap l'a poursuivi à trois reprises", a-t-il déclaré.
"C'est un beauf de la République et la République mérite mieux", a-t-il estimé, précisant que le Mrap allait "se constituer partie civile" dans cette affaire.
"Nous attendons que la justice soit exemplaire et que les sanctions soient à la hauteur des provocations. C'est d'une gravité extrême et absolue qu'un préfet de la République tienne de ce genre de propos au risque de les banaliser", a poursuivi Mouloud Aounit.
Le Mrap réclame "sa radiation du corps préfectoral" estimant que le "laisser en fonction est une insulte à la République, au corps préfectoral et à tous ceux qui se battent contre le racisme".

Louis-George Tin, porte-parole et vice-président du Conseil représentatif des associations noires (Cran): "cette suspension est de nature à apaiser la situation pour que les Etats généraux, par ailleurs mal engagés, ne tournent pas au fiasco général. Une fois n'est pas coutume, Brice Hortefeux a sans doute pris la décision qui s'imposait".
Si les propos visés étaient confirmés, "il y aurait d'abord une condamnation judiciaire mais il faudrait aussi une mesure disciplinaire de mise à pied pour envoyer un message politique".
"Ce monsieur ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt: le racisme en France n'est pas simplement l'expression de quelques propos isolés et regrettables que l'on pourrait éradiquer par des condamnations. Il s'agit en profondeur de structures sociales depuis longtemps enracinées et c'est précisément l'un des enjeux des Etats généraux".

Gaëlle Tainmont, responsable nationale à SOS Racisme : les propos en cause "s'ils sont avérés, s'inscrivent dans un climat de réitération, voire de récidive : ils sont hautement condamnables, nous connaissons bien ce monsieur" mis en cause par le passé pour des propos visant les Roms.
"Au-delà de la personne insultée, les propos tenus par un haut fonctionnaire engagent la République dans son ensemble, or pour nous, un haut fonctionnaire ne peut tenir ce genre de propos et se doit d'être exemplaire".
"Ce qui est extrêmement problématique, c'est que de tels propos tenus par un haut fonctionnaire s'apparentent à un blanc-seing pour d'autres personnes de la société civile qui seraient tentées" de faire de même.
La suspension décrétée vendredi par le ministère de l'Intérieur est vue comme "une mesure plus que nécessaire mais qui n'apparaît pas suffisante: nous souhaiterions que, le temps de l'instruction, il soit également suspendu du corps de la préfectorale" et pas uniquement de sa fonction de coordonnateur.
Et si les faits étaient avérés, SOS Racisme demanderait "sa révocation pure et simple, pour envoyer un signal fort".

Le CollectifDOM (Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais) et Tjenbé Rèd (Association contre les racismes, les homophobies et le sida) "prennent acte d'une première mesure conservatoire du ministère" mais "demandent des sanctions exemplaires" car "Monsieur Girot de Langlade est un récidiviste", dans un communiqué.
A leurs yeux, le préfet "s'est comporté comme un vulgaire quidam". Elles se porteront "partie civile après la plainte déposée le 4 août par l'une des victimes, une femme d'origine antillaise", et demandent à Patrick Karam, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Françaises d'outre-mer, "de suivre de près cette affaire".

Patrick Karam, délégué interministériel à l'Outre-mer : saluant la "tolérance zéro" du gouvernement qui a décidé de suspendre immédiatement de ses fonctions Paul Girot de Langlade, il a tenu à rappeler que le préfet est "innocent jusqu'à preuve du contraire". Patrick Karam a par ailleurs estimé que "lorsque vous êtes haut fonctionnaire, dépositaire de l'autorité publique, en plus en charge des Etats généraux sur l'Outre-mer à la Réunion, vous devez être irréprochable", dans un entretien à l'AFP.
Pour Patrick Karam, "il y a trop de propos tendancieux qu'on laisse passer". Le gouvernement "a décidé, avant d'attendre la décision de justice par mesure conservatoire de le suspendre de toute responsabilité. Ca change avec les pratiques passées, notamment celles du Parti socialiste", a-t-il assuré.
Selon le délégué interministériel, cette décision "est aussi un signal adressé à la société : tolérance zéro". "S'il y a la moindre suspicion, il faut qu'il y ait tout de suite des mesures conservatoires", soutient-il.
"C'est une nouvelle approche plus offensive contre les discriminations, le racisme, et je souhaite que le Parti socialiste prenne cela en exemple lorsqu'il y a des dérapages et puisse être aussi vigilant qu'intransigeant", a-t-il ajouté, regrettant ainsi l'attitude qu'avait eu le PS vis-à-vis de Georges Frêche lorsqu'il "avait parlé des noirs dans l'équipe de France".
(nouvelobs.com)

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