L'annonce d'un rapprochement entre Phillippe de Villiers et l'UMP ne cesse de créer des remous au sein de la majorité depuis son annonce, mardi 4 août. Avec ses positions fermes sur l'intégration européenne ou l'immigration, l'arrivée du dirigeant du Mouvement pour la France (MPF) s'est attiré des critiques, notamment chez les membres des autres partis de "l'ouverture".
"Il va falloir qu'il mette de l'eau dans son vin en soutenant la politique du président de la République notamment en matière européenne", a ainsi déclaré jeudi 13 août le député Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde à l'AFP. Philippe de Villiers "vient avec ses bagages et sans ses armes et c'est pas plus mal car ça fera un peu moins de gens pour raconter n'importe quoi sur l'Europe", critique-t-il tout en se réjouissant de l'éventualité qu'un "anti-européen abdique pour sauver les meubles".
Le 4 août Philippe de Villiers avait annoncé qu'il acceptait la proposition de Nicolas Sarkozy de rejoindre le "comité de la majorité présidentielle". Officiellement installé le 30 juin, ce "comité" regroupe l'UMP, trois formations intégrées au parti majoritaire (le Parti radical de Jean-Louis Borloo, Les Progressistes de l'ex-socialiste Eric Besson et Le Parti Chrétien-Démocrate de Christine Boutin), et deux formations alliées (le Nouveau Centre d'Hervé Morin et La Gauche moderne de l'ex-socialiste "blairiste" Jean-Marie Bockel). Ce "comité" a été mis en place en vue des élections régionales de 2010.
LE RAPPROCHEMENT ENTRE LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE ET CPNT SEMBLE PLUS FACILE
C'est le président de la Gauche moderne, Jean-Marie Bockel, ex-PS, qui est le plus sceptique. "Ça risque d'être viril, de tanguer ! Nous aurons forcément de franches discussions", a ainsi affirmé le secrétaire d'Etat à la justice dans une interview à La Croix.com. Pour lui ce rapprochement n'est pas "anodin, ni facile" : "Je ne peux pas imaginer que Philippe de Villiers rejoigne la majorité sur la base de ses anciennes positions".
L'arrivée de Philippe de Villiers est d'autant moins appréciée que "Xavier Bertrand (...) nous avait dit, à Eric Besson (ministre de l'immigration, ex-socialiste) et à moi, que Philippe de Villiers nous contacterait pour nous rencontrer, et discuter. Mais il ne l'a pas fait". "A tout pécheur miséricorde ! Tout le monde peut évoluer", espère toutefois M. Bockel.
Même réaction épidermique ches les Jeunes Radicaux (Parti radical) qui se sont inquiétés, mercredi, du "grand écart" entre les valeurs "d'une droite souverainiste et d'une droite européenne", au sein de la majorité présidentielle. "Si les Jeunes Radicaux se réjouissent qu'un tel débat puisse avoir lieu entre des sensibilités différentes (...) encore faut-il qu'un consensus soit possible, réalisable et constructif", affirme durement sa présidente dans un communiqué.
En comparaison, le rapprochement entre la majorité présidentielle et Chasse, pêche, nature, traditions (CPNT) semble plus facile. Pour M. Lagarde il procède "d'une démarche plus positive" avec la volonté de "défendre une partie de leur programme au niveau régional notamment sur l'aménagement du territoire". "Il ne doit pas se cantonner à un rejet de la gauche, mais adhérer à un projet" se contente d'affirmer Jean-Marie Bockel.
Le rapprochement de Villiers-UMP crée des remous au sein de la majorité - Politique - Le Monde.fr
il va falloir mettre de l'eau dans son vin...et pas seulement à la messe
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