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lundi 3 août 2009

Iran: l'ayatollah Khamenei valide la réélection d'Ahmadinejad , Social - Information NouvelObs.com

Le Guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a officiellement approuvé lundi la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, avant l'investiture au Parlement mercredi. Voulue comme un signe d'unité du régime, la cérémonie a été boycottée par les partisans les plus en vue des réformes.

Contrairement aux chaînes arabophones et anglophones financées par Téhéran, les principales chaînes de la télévision publique iranienne n'ont pas diffusé la cérémonie en direct, peut-être pour éviter de mettre en relief les dissensions internes. On remarquait en effet l'absence de deux anciens présidents, Akbar Hachémi Rafsandjani et le Mohammad Khatami, ainsi que celles du chef de file des réformateurs Mir Hossein Moussavi, qui revendique la victoire à la présidentielle du 12 juin, et de l'autre candidat réformateur malheureux, Mehdi Karroubi.

L'ayatollah Khamenei, cité par la télévision d'Etat, a cependant qualifié le scrutin contesté de "page d'or" de l'histoire de l'Iran et de "vote pour la lutte contre l'arrogance et pour la résistance courageuse à ceux qui cherchent la domination internationale" -une référence manifeste aux Etats-Unis et à leurs alliés. "Cette élection était un test. Le peuple a réussi le test (...) mais certains dans l'élite ont échoué. L'élection a fait de certaines personnalités des perdants", a-t-il lancé, visant clairement les membres influents de l'opposition.

Le président Ahmadinejad a ensuite baisé l'épaule du Guide suprême. Quatre ans plus tôt, il avait baisé la main de l'ayatollah Khamenei en signe de loyauté absolue mais cette fois, alors qu'il s'approchait pour réitérer ce geste, le Guide l'a arrêté et a fait un pas en arrière. Les deux hommes ont échangé quelques mots, après quoi M. Ahmadinejad a souri et l'ayatollah l'a autorisé à lui embrasser l'épaule, geste peu fréquent en Iran. Ali Khamenei pourrait avoir voulu de cette façon montrer son lien fort avec le président tout en évitant le cérémonial du baiser sur la main.

Mercredi, Mahmoud Ahmadinejad sera investi au Parlement, le Majlis. A la tête d'un pays mis au ban de la communauté internationale et confronté à une crise tant économique que politique au plan intérieur, il va devoir rapidement s'atteler aux dossiers les plus chauds.

Le président Barack Obama a donné jusqu'à septembre à l'Iran pour donner des signes de volonté d'ouverture sur les principaux dossiers de contentieux, dont le nucléaire, dont Téhéran assure qu'il ne comporte aucun volet militaire clandestin. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton a souligné que la porte de Washington "ne resterait pas indéfiniment ouverte" et l'Union européenne a également appelé à une réponse rapide.

La contestation intérieure post-électorale pourrait amener le président Ahmadinejad à baisser d'un ton dans ses diatribes contre l'étranger mais il n'a donné pour l'heure aucun signe annonciateurs de concessions politiques majeures. Dans un discours du 16 juillet, il réaffirmait la volonté de l'Iran de poursuivre son programme nucléaire et exigeait des excuses des Etats-Unis pour leur ingérence dans les élections iraniennes.

Sur le plan intérieur, Mahmoud Ahmadinejad aura fort à faire, notamment pour restaurer l'image de cohésion du régime théocratique. Son différend avec l'ayatollah Khamenei sur le choix d'Esfandiar Rahim Mashai comme premier vice-président a été du plus mauvais effet, malgré ses protestations d'accord total avec le Guide suprême. Et c'est le président qui a finalement plié.

Même des conservateurs critiquent la gestion de la crise par le régime, et surtout la répression, qui a fait officiellement 20 morts -beaucoup plus selon les organisations des droits de l'Homme qui signalent aussi la mort d'une personne en détention. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées parmi les dizaines de milliers de manifestants ainsi que parmi les dissidents de longue date. Les procès de plus d'une centaine de contestataires, dont des réformateurs connus, ont commencé samedi, malgré de violentes critiques.

L'ancien président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005) a ainsi dénoncé un simulacre de justice, et Mohsen Rezaei, le seul candidat conservateur qui se présentait contre Mahmoud Ahmadinejad à la présidentielle, a demandé que soient jugés ceux qui ont attaqué les manifestants et torturé des détenus. Le gouvernement accuse pour sa part des puissances étrangères de manipuler l'opposition pour essayer de renverser le régime islamique. AP


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