Les principales associations de soutien aux immigrés ont demandé mardi le report de la rencontre prévue vendredi avec Eric Besson. Elles jugent notamment "peu opportune" la date retenue, à deux jours des élections européennes, et estiment l'ordre du jour "fixé de manière trop unilatérale".
Contacté mardi après-midi par l'Associated Press, peu après la diffusion du courrier de demande de report adressé à M. Besson par 19 organisations, le cabinet du ministre de l'Immigration disait "ne pas en avoir eu connaissance".
"La date retenue, l'avant-veille d'une journée électorale, nous paraît peu opportune si notre objectif commun est de reprendre un dialogue sur des bases plus sereines", écrivent les 19 organisations parmi lesquelles la CIMADE, Emmaüs France, Médecins du Monde, le Secours Catholique, SOS Racisme ou encore le MRAP.
"Les délais très courts risquent en outre de nuire à la bonne représentation de nos différentes associations. C'est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir reporter la réunion afin qu'elle puisse se tenir après le 7 juin", ajoutent les associations.
Elles jugent par ailleurs que l'ordre du jour a été "fixé de manière trop unilatérale", alors que M. Besson souhaite lors de cette rencontre "engager un travail de clarification des limites entre l'aide humanitaire soutenue par l'Etat et la participation aux filières d'immigration clandestine".
Les associations, qui dénoncent un "délit de solidarité" après l'interpellation de certains de leurs militants ces derniers mois lors d'actions d'aide aux sans-papiers, estiment avoir un "désaccord de fond sur la loi dans sa rédaction actuelle", et en demandent la modification.
Cette demande de report intervient quelques jours après le désaveu infligé à M. Besson par le tribunal administratif concernant un autre dossier, les nouvelles modalités d'intervention des associations dans les Centres de rétention administrative (CRA).
Le juge des référés du tribunal administratif de Paris a en effet décidé samedi de suspendre les contrats conclus le 10 mai par le ministre concernant l'assistance juridique aux étrangers placés en rétention administrative.
Face à cette décision, Eric Besson a annoncé dimanche vouloir prolonger de trois mois cette mission jusque-là dévolue à la seule CIMADE, ce que l'association a accepté.
Le ministère a aussi annoncé que la décision du tribunal administratif allait faire l'objet d'un pourvoi devant le Conseil d'Etat, et qu'il ferait appel en cas d'annulation des marchés passés.
Les associations appelaient ce mardi à des rassemblements symboliques devant les CRA, les préfectures, les tribunaux administratifs ou encore le Conseil d'Etat à Paris, sur le thème "Dehors, dedans, nous restons aux côtés des étrangers", des manifestations annoncées avant la décision de la justice. AP
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