SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

mercredi 3 juin 2009

Hexagone: Centres de rétention: c'est l'Etat qui paiera la note

«Formellement, ça pourrait se terminer par une demande dédommagement». Pour l'instant, l'appel du pied est discret, mais si le ministère de l'Immigration fait le sourd, les quatre associations de défense des étrangers en situation irrégulière qui devaient remplacer la Cimade dans les centres de rétention administrative (CRA) avant que le juge ne suspende dimanche l'exécution de ce marché, hausseront le ton.

Logiquement, le passage de relais entre les intervenants de la Cimade et ceux des associations lauréates aurait dû se faire ce mardi matin. Afin d'assurer cette mission d'assistance des étrangers en instance d'expulsion, France terre d'asile (FTDA) avait recruté onze personnes, Forum Réfugiés dix, l'Ordre de Malte huit et l'Assfam deux.

Eric Besson ayant été contraint par la justice de prolonger (de trois mois) la mission de la Cimade, ces salariés se retrouvent sans emploi. «Il y a un aspect préjudiciable pour les équipes recrutées», note Pierre Henry, directeur général de FTDA. A peine embauchés, déjà débauchés? «Nous allons proposer à ces salariés un reclassement à l'intérieur de l'association», promet Pierre Henry. Ceux qui étaient précédemment employés par la Cimade devraient voir leur mission prolongée.

Reste que les quatre associations n'ont pas l'intention de supporter les conséquences du bras de fer entre la Cimade et Eric Besson. «La situation actuelle n'est pas de notre responsabilité», rappelle Alain de Tonquédec, secrétaire général de l'Ordre de Malte. Christian Laruelle, directeur de l'Assfam est plus précis: «J'espère que le ministère va prévoir une indemnisation». «On maintiendra les droits des salariés, et on verra comment on peut trouver les moyens financiers pour cela, mais on ne va pas les sortir de notre poche», prévient Olivier Brachet, directeur général de Forum réfugiés.

Sur son blog, Serge Slama avait anticipé le risque de voir les associations prestataires réclamer des indemnités.

En signant le marché le dimanche 10 mai alors que la justice n'avait pas encore tranché, Eric Besson a mis en difficulté les quatre associations. Maintenant, soit il ouvre un deuxième front contentieux avec elles, soit il les dédommage. "Au bas mot, entre les indemnités qui seront versées aux prestataires retenus et les frais d’avocats pour les 3 procédures, le contribuable devra débourser sûrement une centaine de milliers d'euros", estime Serge Slama.

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