Lyon Mag.com : Avec ce délibéré, y’a-t-il une prise de conscience du racisme sportif, notamment dans les milieux amateurs ?
Alain Jakubowicz : La justice a déjà pris conscience il y a bien longtemps de ce problème. Mais elle ne peut rendre des jugements que si on lui défère des faits. Jusqu’à présent, c’était plutôt la théorie du silence qui régnait. Dans notre cas, un joueur est poursuivi, l’arbitre est sorti de son silence, qui est généralement imposé. Ce qui évolue, ce n’est pas la justice mais plutôt les mentalités dans le sport en général, et dans le sport amateur en particulier.
Votre client se satisfait-il de ce jugement ?
Makam Traoré doutait tellement de la justice française qu’il était sur le point de quitter le pays et d’abandonner sa nationalité française. Il y avait donc un besoin de le remettre en confiance pour qu’il reste dans un pays qui est le sien. Je lui ai expliqué que la vérité a été rendue, par une décision de justice. Et que le plus important est qu’il ait été reconnu en tant que victime dans cette affaire.
A votre avis, les langues vont-elles se délier dans le milieu sportif amateur après ce délibéré ?
Oui, je le pense et surtout je l’espère. J’espère également que les arbitres vont désormais avoir un rôle différent dans ce type de cas. Ils ont un rôle existentiel à jouer, d’une part sur le terrain, mais aussi dans la société.
Propos recueillis par Gwenaël Windrestin
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