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mardi 9 juin 2009

Faut-il mettre les professeurs les plus expérimentés dans les zones d’éducation prioritaire ? - Pote à pote - Tout sur les quartiers

La première question que l’on peut se poser, c’est peut-on enseigner de la même manière dans des écoles primaires, collèges et lycées qui se trouvent dans les zones d’éducation prioritaire que dans des zones dites « normales ». La réponse, en premier lieu, est assez évidente. Et c’est non. En effet, l’enseignement en ZEP reste assez difficile aussi bien pour les profs qui sont expérimentés et bien plus encore pour les néo-titulaires. L’enseignement en ZEP demande à prendre un compte un certain nombre de spécificités. Les difficultés sociales auxquelles sont confrontées les élèves de ces zones ainsi que leurs familles. Les difficultés d’apprentissages, alliées aux difficultés de concentration handicapent ces élèves dans la possibilité d’une réussite scolaire. Il est donc impossible de pouvoir appliquer les mêmes méthodes d’apprentissage dans les zones scolaires classiques que dans les ZEP.

Les néo-titulaires sortent directement de l’IUFM, malgré l’amélioration de l’approche qui en est faite, force est de constater que leur formation est encore inadaptée dans l’ensemble à l’enseignement et à l’accueil de ces élèves. Et nombre d’entre eux démissionnent quelques mois voire semaines après le début de la rentrée scolaire. Les placer en permanence en ZEP aura plus pour conséquence de les démoraliser. Mais il n’est pas rare de trouver quelques néo-titulaires qui sortent du lot et montrent les aptitudes nécessaires à l’enseignement en ZEP. Les professeurs les plus expérimentés ont pu voir la situation se dégrader depuis une vingtaine d’années. Ils se sont adaptés au milieu scolaire mais certains d’entre eux, au-delà de finir leur carrière dans ces zones où effectivement leur savoir faire serait le plus bénéfique aux élèves, préfèrent quitter les collèges et lycées difficiles pour des établissements dits classiques.

Il faut repenser l’ensemble des politiques d’approches des ZEP, tant dans l’enseignement que des équipes pédagogiques, qui enseignent dans ces zones. En tout premier lieu, il faut attirer les profs les plus expérimentés dans ces zones. C’est-à-dire revoir les grilles de salaires, car les spécificités liées à l’enseignement dans ces zones demandent des temps de préparation et d’investissement supérieurs à ceux d’un établissement classique. Il faut penser à pérenniser les équipes pédagogiques car une équipe où les membres sont présents sur, deux voire trois ans, ne peut pas mener à terme des projets spécifiques ou encore se fixer des objectifs atteignables avec les élèves. Il faut également mettre les moyens pour dédoubler les classes ou les groupes d’élèves. Pourquoi même ne pas envisager de dédoubler le nombre de profs par classes, prévoir des binômes d’enseignants qui travailleraient avec les élèves. Ceci permettrait de consacrer plus de temps aux élèves qui sont en difficulté.

La question des moyens financiers reste une évidence flagrante. Mais surtout il faut redonner la confiance aux enseignants pour leur permettre d’enseigner, dans les meilleures conditions, ainsi ils redonneront la confiance aux élèves. « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher essayez l’ignorance » (Abraham Lincoln).

Marc Degbé


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