Le maire de Pont-de-Chéruy (Isère) comparaît demain mardi 12 mai devant le Tribunal Correctionnel de Vienne pour discrimination raciale. Il est accusé d'avoir abusivement usé de son droit de préemption pour empêcher des personnes d'origine extra-européenne de s'installer sur sa commune.
« Pont-de-Chéruy reste au service de tous » écrit le maire Alain Tuduri sur le site internet de la municipalité.
Ce n'est sans doute pas l'avis de Sylvia Akdag, une jeune femme française d'origine turque qui s'est vu découragée d'acheter un bien immobilier sur cette commune du nord de l'Isère. A l'automne 2000, elle trouve la maison de ses rêves, mais le maire divers droite use de son droit de préemption. En clair, Alain Tuduri empêche la vente. « Le quota d'immigrés est atteint depuis longtemps sur la commune » s'est entendue dire la jeune femme. Au total, onze personnes d'origine étrangère se sont manifestées entre 2000 et 2002 auprès de SOS Racisme. A chaque fois la même réclamation : l'usage abusif et discriminatoire du droit de préemption exercé par le maire de Pont-de-Chéruy.
Après l'enquête, le procès
SOS Racisme porte plainte en 2002. Selon l'association, l'enquête mettrait en évidence des pressions exercées par le maire sur des notaires, des agents immobiliers et des vendeurs. Le but est de les faire renoncer à des ventes au bénéfice de personnes d'origine turque ou maghrébine.
Après 7 ans de procédure judiciaire, c'est l'heure du procès. Le maire de Pont-de-Chéruy comparaîtra demain, mardi 12 mai, devant le Tribunal correctionnel de Vienne. Le 9 novembre 2006, Gérard Dezempte, maire de Charvieux Chavagnieux avait lui aussi été jugé pour préemption discriminatoire. Il avait été condamné à 3 ans d'inéligibilité avant d'être relaxé par la Cour d'Appel de Lyon.
Cécile Mivière
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