Interview de Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances...Vous avez été nommé commissaire à la diversité et à l'égalité des chances mi-décembre. Vous allez remettre votre rapport dès le mois prochain. Il y a urgence ?
Il y a effectivement urgence. Le président de la République s’est engagé, dans son allocution du 17 décembre dernier, à donner un nouvel élan à la diversité dans notre pays. Il m’a fixé des orientations précises et ambitieuses. Il est donc temps aujourd’hui de mettre en cohérence tous les efforts déjà accomplis et de leur donner la puissance voulue pour changer résolument les regards, les préjugés et les comportements sociaux en France.
Quelles sont les priorités ?
Notre modèle d’intégration républicaine est fortement grippé. Il faut agir en priorité dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’emploi. D’abord parce que l’école et le travail sont des lieux d’intégration, de sociabilisation ; ensuite parce que notre système éducatif a besoin d’être modernisé et démocratisé. Le système scolaire doit s’ouvrir à la diversité, notamment via ses filières prestigieuses. Il en va de l’intérêt général. Avec le "papy krach" de 2010, les chefs d’entreprises auront des choix bien moins ouverts en termes de recrutements. Il est impératif de privilégier la pluralité des compétences et de former de nouveaux talents. Sur ce point, il ne faut plus que la barrière sociale soit une barrière à la réussite.
Théoriquement, elle ne l’est pas. Que c’est-il passé ? Qu’est-ce qui a été cassé ?
L’offre scolaire dans les quartiers en France est inégale. Xavier Darcos et Valérie Pécresse d’ailleurs ont bien compris qu’il fallait élargir les opportunités offertes à notre jeunesse. Valérie Pécresse a évoqué de très bonnes pistes de travail, comme la création de classes préparatoires dans l’université. Il faut également que les concours soient moins discriminants, afin d’élargir le vivier des candidats.
Cela se traduit comment ?
Certaines matières peuvent être discriminantes, car leur acquisition est souvent tributaire du milieu où l’on vit. Peut-être faudrait-il aussi revoir les critères et le mode de sélection des candidats, et l’adapter pour chaque filière. Aujourd’hui, la difficulté majeure, c‘est que notre système éducatif ne fournit plus les compétences dont notre économie a besoin. On manque à la fois de plombiers, d’électriciens et d’ingénieurs. Lire la suite sur Metro France
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