SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

mardi 24 février 2009

L’autre danger qui guette Israël.

Il était inconnu sur la scène internationale avant les élections israéliennes, le voilà donc sorti du néant pour montrer un visage hideux d'une extrême droite dont le discours n'a rien à envier à celui des extrémistes skinheads qui écument l'Europe de l'Est. Vous l'aurez compris, je parle d'Avigdor Lieberman et de son parti ultranationaliste.

Nourri longtemps à la mamelle du Likoud, Lieberman et son populisme représentent, à mes yeux, l'autre danger qui guette Israël. Et je pense sincèrement qu'il est dix, cent, mille fois plus dangereux, pour l'avenir de son pays, que les deux millions d'arabes israéliens réunis.

Pourquoi ? Primo, son discours entache, sur la scène internationale, l'image d'un pays déjà très éprouvé par la propagande islamo-fasciste du Hamas et de ses alliés. Secundo. Il donne à ceux qu'il prétend combattre les arguments nécessaires qui leur feront dire qu'Israël serait, en définitif, un État extrémiste et xénophobe. Tertio. Il alimente déjà tous les antisémites, tous les intégristes qui s'engouffrent dans la moindre faille pour laisser libre court à leurs idées nauséabondes sous prétexte qu'ils ne font que répondre à Lieberman.

L'ancien videur de boîte de nuit est devenu, l'espace d'une élection, faiseur de roi et au centre de la politique israélienne. La gauche a raison de voir en lui ce « fasciste » qui fait peur aux arabes israéliens mais aussi à une bonne partie de l'opinion publique internationale. Mais en réalité, ce qui est arrivé en Israël est semblable à ce qui s'est passé en France en 2002, lorsque Le Pen est arrivé en second tour. Mais la comparaison s'arrête là. Hormis les cris de quelques intellectuels et de quelques médias, à part les craintes formulées ouvertement par une partie de la gauche, la société civile israélienne est restée très muette devant la honte qui vient de se produire et qui va certainement se matérialiser par l'entrée au gouvernement de quelques cadres d'Israël Beteinou, la formation politique de Lieberman. Ce parti est entrain de faire perdre son âme à Israël et aux principes fondateurs du sionisme. Et le silence aussi bien, celui des Israéliens que celui des associations communautaires juives de France et d'ailleurs, est inquiétant.

Inquiétant parce que l'acceptation d'un Lieberman dans le gouvernement ne manquera pas de fragiliser les camps de la paix. Inquiétant aussi parce que les associations communautaires juives doivent sortir de cet esprit de connivence malsaine à l'égard d'Israël. Je serai toujours le premier à les soutenir lorsque cet État auquel ils sont, légitimement, si attachés est injustement attaqué, je serai le premier à dénoncer l'antisémitisme lorsqu'il s'exprime mais je ne serai jamais silencieux face à des déclarations racistes tenues par un homme politique israélien et je serai le premier à réclamer, et de la société israélienne et des associations communautaires juives européennes, un positionnement clair devant l'innommable. Leur silence m'inquiète et m'incite à dire que la complaisance de certains ne risque pas, loin s'en faut, de servir Israël. Lire la suite sur le blog de Mohamed Sifaoui

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