Mais en quelques jours, six personnes avaient quitté le centre, certaines ayant peut être été libérées et d'autres reconduites à la frontière, selon leurs co-retenus dont nous avons recueilli les témoignages par téléphone mardi 17 février. Ainsi de ce retenu:
"Nous sommes quinze à faire la grève, nous refusons de manger. Il y en a qui sont malades, moi je vomis. Ça fait neuf ans que je suis en France, je travaille. J'ai amené tous mes papiers (preuves de présence, ndlr) au tribunal mais ça n'a rien fait et maintenant je suis enfermé ici... Qu'est-ce qu'on fait là? On n'a rien fait de mal, on a juste pas de papiers"
La voix éteinte par plusieurs journées passées sans se nourrir, un autre s'interroge:
"Les policiers qui nous gardent, ils sont en train de fouiller nos chambres. Ils nous disent que la grève de la faim ça sert à rien, ça va rien changer. Nous on veut quand même essayer. De toute façon, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre?"
Sissoko, menacé par l'administration d'une plainte pour "incitation à la révolte", s'inquiète de sa prochaine expulsion, prévue pour vendredi:
"Ils vont venir me chercher pour me mettre dans l'avion. Moi je suis là depuis 20 ans, j'ai toujours travaillé, j'ai payé mes impôts et voilà. J'ai perdu 9 kilos. Je suis fatigué."
Contacté jeudi 26 février, le directeur de cabinet du préfet de l'Essonne nous a confirmé:
"Des retenus ont décidé de cesser de s'alimenter. Ce n'est pas forcément fréquent mais ça arrive quand il y a un meneur. Les gens du CRA ont décidé de le déplacer, dès le démarrage, au CRA de Oissel. C'est ce qu'ils font pour aménager les choses, quand il faut éviter que la mayonnaise prenne. Mais ce mouvement n'a pas eu d'autre impact, les procédures n'ont été ni accélérées, ni ralenties. D'ailleurs, c'est fini maintenant."
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