Nous
prenons acte de la décision du préfet de ne pas interdire le
colloque organisé par Jeune Nation, ce que nous déplorons par
ailleurs.
Pour
nous, au-delà du fait que la tenue de ce colloque est problématique
pour toutes les raisons que nous avons déjà publiquement exposées,
nous sommes très inquiets de la résurgence du groupuscule radical
d’extrême-droite Jeune Nation sur la scène lyonnaise.
Le
groupuscule Jeune Nation a été dissout le 15 mai 1958 par décret
ministériel pour trouble à l’ordre public. Or
l’article 431-15 du code pénal punit de trois ans de prison et
45 000 euros d’amende pour maintien ou reconstitution
d’association dissoute.
Plusieurs
éléments nous permettent de penser que derrière le nom d’organe
de presse, se cache en réalité, une refonte en association de fait
du mouvement Jeune Nation qui a été dissout dans le passé.
Cette
année, du 14 au 17 juillet, s’est tenue la troisième édition
d’un camp-école nationaliste, ouvert aux mineurs et familles,
dans les alentours de Lyon organisé par Jeune Nation. Etaient au
programme les activités suivantes : séances d’entrainement
physique et de sport de combat, veillée politique en hommage au
Maréchal Pétain ponctuée notamment de chants nationalistes. Le
compte-rendu du camp présent sur le site jeune-nation.com se termine
de cette façon : « Se
former, encore et toujours et conquérir les esprits, voilà la noble
tâche fixée à chacun des participants, qui de retour chez lui,
doit s’atteler à labourer ses terres politiques afin de récolter
les moissons de la victoire à venir. »
On
est très loin d’un simple organe de presse, mais plus d’une
organisation très bien constituée voire d’un groupe qui n’hésite
pas à former ses militants avec des méthodes militaires.
Nous
saisissons donc officiellement Monsieur le Préfet du Rhône afin
qu’il étudie les possibilités d’actions contre les
organisateurs du colloque et les responsables de Jeune Nation pour
reconstitution d’associations ou de groupements dissouts
en application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de
combats et les milices privées, et qu’il entreprenne des
poursuites pénales ,
et nous lui demandons un rendez-vous afin de porter à sa
connaissance les éléments en notre possession.
De plus, nous tenons
également à lui demander que des poursuites systématiques soient
engagées en présence de gestes ou propos tombant sous le coup de la
loi, et qu’il mette en place tous les dispositifs nécessaires afin
de veiller au respect de l’ordre public. En effet, trop de
rassemblements de l’extrême droite lyonnaise ont conduit à des
dérapages : saluts nazis, propos racistes ou antisémites,
dégradations, agressions…. Ces agissements ne peuvent pas rester
dans l’impunité.
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