Le Plan Marshall pour les banlieues, ça vous rappelle quelque chose ? Souvenez-vous :
« Si je suis élu je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes de nos quartiers, pour qu'aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse tenter sa chance, pour que chacun ait un emploi (…) Je consacrerai beaucoup d'argent aux banlieues, dans l'éducation, la formation, la rénovation urbaine, les services publics, les transports, l'activité économique. Je
n'accepte pas qu'on se soit résigné à laisser se développer tant de
ghettos scolaires et urbains. » » (Nicolas Sarkozy, candidat, Discours du Zénith 18/03/2007).
Ce plan là est dans un tiroir, en attendant, peut-être, de réapparaître sous un autre nom lors d'une prochaine campagne électorale. En attendant, le nouveau ministre de la à Ville, Maurice Leroy, a affiché une ambition plus modeste, comme il l'a déclaré au Monde à l'occasion d'une visite à Gennevilliers, lundi.
« Je ne suis pas Merlin l'enchanteur. Si dans les dix-huis mois qui viennent j'ai réussi de faire en sorte que sur les CUCS (contrats urbains de cohésion sociale) les crédits arrivent dans les communes fin mars, et non plus en décembre comme aujourd'hui, j'aurais plus fait que tous les autres ministres de la Ville. »
Autrement dit, le défi que s'est fixé ce bonhomme ministre, ancien apparatchik communiste passé à droite, c'est de faire en sorte que les crédits prévus, à travers les CUCS -qui ont succédé aux contrats de ville- arrivent à bon port. Ca valait la peine de transformer le secrétariat d'Etat de Fadela Amara (qui n'a, elle non plus, rien accompli d'ambitieux pour les banlieues) en ministère…
« Moi j'ai des burettes d'huile et un dé à coudre »
Et ne parlez pas de « plan Marshall » à au non-Merlin Leroy (pardon pour celle là) :
« Vous ne m'entendrez jamais employer cette expression. Moi j'ai des burettes d'huile et un dé à coudre, je ne veux pas faire des usines à gaz. »
L'architecte de l'usine à gaz, à l'Elysée, appréciera. Comme le faisait remarquer Thomas Legrand, chroniqueur de France Inter, ce vendredi matin, si Maurice Leroy n'est pas Merlin l'enchanteur, les promesses de campagne de Nicolas Sarkozy doivent aujourd'hui lui sembler avoir été rédigés par la fée
clochette…
clochette…
Les quartiers défavorisés devraient être aujourd'hui au coeur de la politique. Ils concentrent tous les grands problèmes de la société : chômage, logement, éducation, sécurité. Martine Aubry et Ségolène l'ont bien compris, en s'affichant cette semaine l'une à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, l'autre à Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise (département de Dominique Strauss-Kahn). L'écologiste Eva Joly l'a bien compris, elle aussi, qui les place en tête de ses priorités de candidate, comme elle l'a expliquée cet été à Rue89 cet été.
A sa façon, en faisant des moulinets avec son « kärcher », Sarkozy lui aussi l'avait compris en 2007. Mais entre ses grandes promesses oubliées, l'impuissance (donc l'inutilité) de Fadela Amara, et les petites « burettes » de M. Leroy, Nicolas Sarkozy aura dans la campagne qui se prépare bien du mal à être audible sur cette question pourtant centrale.
Dessin de Goubelle
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