SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

mercredi 24 novembre 2010

Lyon. « Faire reconnaître l’illégalité de cet acte »

Porte-parole du Collectif du 21 octobre, Jean-Michel Drevon (FSU) explique les objectifs de cette initiative.

Comment et pourquoi est né ce 
Collectif du 21 octobre ?

Jean-Michel Drevon. Le collectif Retraite du Rhône s’est dit que ce n’était pas à lui de faire quelque chose. Il a donc demandé au Centre d’initiative et de réflexion pour la défense des libertés, d’organiser une réunion élargie. Sont venus ceux 
qui le souhaitaient, nous avons lancé un appel et obtenu quarante signatures, CGT, FSU, Unef, les syndicats lycéens, tous les partis 
de gauche et de multiples associations, LDH, Attac, RESF… Nous ne nous sommes pas penchés sur l’analyse des violences. Quoi qu’il ait pu se passer, la réaction de l’État était absolument injustifiable. Des droits fondamentaux ont été remis en cause, 
et cela nous inquiète beaucoup pour l’avenir. Si nous ne réagissons pas, cela deviendra tout à fait banal : le préfet pourra décider d’une punition collective de six cents personnes, pendant cinq heures, en plein air, selon son bon vouloir… Cela n’avait pas encore eu lieu à cette échelle et avec cette dimension médiatique.

Quel était l’objectif du préfet, à votre avis ?

Jean-Michel Drevon. Les forces de l’ordre n’arrivaient pas à reprendre la main face aux manifestants, aux lycéens… D’où l’idée de frapper un bon coup, pour qu’on ne recommence pas à manifester. Ils n’ont pas enfermé les gens qui avaient cassé les magasins, mais des jeunes, des passants, des grands-mères… Une gigantesque punition collective, contraire aux droits d’une démocratie.

Qu’espérez-vous avec cette initiative ?

Jean-Michel Drevon. L’objectif fondamental est 
de faire reconnaître, y compris par l’État, que 
ce qu’il a fait est illégal. Ils ont photographié, 
à 19 heures, tous les gens qui sortaient 
de la place Bellecour. C’est totalement illégal et eux-mêmes le reconnaissent. D’autres choses sont plus difficiles à démontrer : le filtrage au faciès, la rétention en garde à vue en plein air au hasard… Pour cela, il nous faut populariser notre action, faire savoir ce qui s’est passé. D’où les expos et le meeting mais, surtout, 
pour la constitution de dossiers de plaintes, 
la recherche et l’accumulation des témoignages. Mais tout va dépendre des outils que nous aurons. Une chose est d’accepter de parler, une autre est de témoigner en justice, surtout pour des victimes de discriminations et des mineurs.

Entretien réalisé par E. R.



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