C'est un scandale! Humanité.fr
Expulsés, ballottés et maintenant gazés ! La situation des Roms du terrain Paul-Bert ne s’arrange pas.
Vendredi dernier, vers 18 h 30, route de Vienne (Lyon 8e), des policiers se présentent devant la vingtaine de garages occupés par des familles roms expulsées de la rue Paul-Bert, il y a un mois. Un citoyen, venu avec ses deux filles voir la petite Cosmina née cinq jours auparavant, témoigne. « Les cris des enfants cessent. C’est la police… Soudain, des cris et un homme qui entre dans le garage complètement affolé : “la foumé, la foumé, partout…” Je sors du garage. Des enfants et des adultes courent dans tous les sens en se masquant le visage. Je suis stupéfait. Il y a des femmes avec des bébés, des enfants en bas âge et la police a gazé tout le monde ! »
Les pompiers arrivent assez vite. Ils emmènent le bébé de cinq jours et sa mère, une autre mère et sa fille de deux ans, une jeune fille qui vomissait, une femme de cinquante-deux ans, qui a fait trois malaises… Le témoin passe ensuite au commissariat : « Les policiers ont été unanimes : il fallait faire une main courante et emmener ma fille aux urgences… » Les lanceurs de bombes lacrymogènes à cinq mètres des garages ont expliqué qu’ils avaient eu peur d’un chien. Personne n’a vu de chien. Alors, intimidation ? Ils ont dit aux familles qu’il y avait une occupation illégale et qu’il fallait partir… Mais où est la décision de justice ? Malgré la demande préfectorale, la mairie n’a pas pris d’arrêté de péril. La dame qui a fait trois malaises et qui avait décidé d’être témoin a tout de même été emmenée lundi matin au centre de rétention. Hasard ? Une action judiciaire est à l’étude.
Avant l’expulsion du terrain Paul-Bert, la justice avait donné deux mois au conseil général, au Grand Lyon, à la Ville de Lyon, pour reloger les familles. Aucune n’a été relogée et ce sont les associations, des particuliers, des prêtres qui se sont mobilisés pour dénicher qui un hôtel, qui une place en foyer… sans jamais parvenir à trouver un toit pour tous. Michel Mercier, président du conseil général propriétaire des terrains, devenu ministre de la Justice sans en respecter les décisions, se contente de clamer : « Moi, j’ai une éthique. Et je ne me sers pas des pauvres pour faire une opération politicienne… » Les lieux à réquisitionner ne manquent pas, mais le préfet semble l’ignorer. Pour le lui rappeler, une quinzaine d’associations (1) ont lancé une pétition (2) et appellent à un rassemblement devant la préfecture, demain à 17 heures, demandant à l’État l’ouverture en urgence de sites d’accueil dignes, la réquisition de locaux et une table ronde avec tous les acteurs. Cette semaine, le thermomètre va tomber en dessous de zéro. Faudra-t-il un mort pour que des mesures soient prises ?
(1) Le Collectif Rrom, l’ADECR, la LDH, ATD Quart-Monde, l’Artag, le Secours catholique…
(2) http://www.petitionduweb.com/Roms_Droitsde_l_Homme-...
Émilie Rive de humanite.fr
A LYON, DU GAZ LACRYMOGÈNE CONTRE LES ENFANTS ROMS : LE POLE ANTI-DISCRIMINATIONS: "A LYON, DU GAZ LACRYMOGÈNE CONTRE LES ENFANTS ROMS
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