SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

jeudi 25 novembre 2010

Les jeunes identitaires suscitent l'inquiétude

Le tract diffusé appelle les Rumilliens à ne pas soumettre « à la violence des racailles. »

Connu sous le nom de "Jeunes identitaires savoyards", un groupe de jeunes gens a exploité de façon douteuse un fait divers récent.

Mais se défend de tomber dans le racisme.
Tout est parti d'un fait divers survenu récemment sur Rumilly. Prenant comme levier de propagande le tabassage d'un jeune homme dans la capitale de l'Albanais, un groupe appelé "Jeunes identitaires savoyards", s'est hérissé contre « la violence des racailles » dans un tract particulièrement explicite diffusé à la fin du mois d'août. L'enquête de gendarmerie diligentée suite à ce fait divers démontrera que la version appuyée par ce groupuscule ne correspond pas à la réalité des choses. Revendiquant leur appartenance savoisienne, ces jeunes gens disent refuser de se soumettre, parlant d'eux comme des "Allobroges".
La page Facebook des "Jeunes identitaires savoyards" est plus claire : « Nous ne voulons pas subir face à la racaille, l'immigration et la mondialisation », peut-on y lire. Des propos qualifiés comme relevant de la mouvance d'extrême-droite par les observateurs (élus et autorités). Pour autant, ces "Jeunes identitaires" (dont le mouvement est né en France en 2002) ne semblent rattachés à aucun courant politique. Le Front National précise qu'il n'a rien à voir avec eux. Les principaux intéressés se défendent de tomber dans la xénophobie et l'extrémisme. Nous les avons contactés. C'est par mail que nous avons obtenu quelques éléments de réponse sur leur "philosophie".

« Non à la racaille »
« Nous ne sommes en aucun cas racistes. Nous ne méprisons ni ne détestons aucun peuple ni aucune culture. Notre slogan "100 % identité, 0 % racisme" résume notre position. Chaque peuple doit pouvoir s'épanouir sur sa terre. » Sur leur étiquette "identitaire", notion vague, le groupe s'explique : « Notre vision de l'identité est simple, c'est une identité plurielle, une trinité identitaire s'articulant autour d'une identité charnelle (régionale), historique (française) et une identité civilisationnelle (européenne). Pour nous, ces identités sont complémentaires. On peut donc, par exemple, se sentir à la fois Savoyard, Français et Européen. » Les propos se durcissent pourtant quand on évoque les motivations et le champ d'action de ces jeunes identitaires : « Nous sommes présents partout où notre combat l'impose, parmi les jeunes travailleurs, dans les lycées et facultés, dans les agences ANPE, dans les concerts et surtout dans nos rues, ces rues que nous refusons de voir offertes au règne de la violence. Que ce soit face aux multinationales, face aux institutions corrompues ou face à la racaille, les Jeunesses Identitaires feront bloc. »
La gendarmerie
« garde un oeil »

Des termes radicaux, qui ne passent pas bien, surtout après l'histoire du fait divers de Rumilly, dont l'exploitation apparaît plus que douteuse aux yeux des autorités. « Nous gardons un oeil là-dessus », confirme la gendarmerie. Si diffuser des tracts n'est pas interdit, la nature des propos qui y sont tenus ne doivent pas prêter à caution, rappellent les forces de l'ordre. Sous peine d'éventuelles poursuites, même si tel n'est pas le cas pour le moment.
Le premier magistrat de Rumilly, Pierre Béchet, tient à calmer le jeu. « Il n'y a pas de foyer d'obédience savoisienne à Rumilly. Ce fait divers n'a rien à voir avec l'exploitation qu'en a fait ce groupe. Il s'agirait en réalité d'une sombre histoire d'argent. Je pense qu'il est important de ne pas donner trop de publicité à ces gens-là (les jeunes identitaires, ndlr), qui ont propagé une version mensongère de cette histoire. »
OLIVIER DURAND

L'Essor savoyard
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