Le féminisme à l’épreuve des mutations géopolitiques
Dans la décennie soixante-dix du vingtième siècle, les mouvements féministes dits « de la deuxième vague », bousculèrent un univers patriarcal qui assignait les femmes à résidence, assignation des corps et des esprits.
Par centaines de milliers, ici et là-bas, ici et ailleurs, donc partout, des femmes courageuses, insolentes, imaginatives, mettaient à nu de multiples territoires d’oppression, démontaient les mille et un visages de la domination masculine, défaisaient les outils d’analyse censés dire le réel en oubliant « le deuxième sexe », inventaient de nouveaux espaces d’égalité et de liberté, redécouvraient - héritières ignorantes de leur héritage - une histoire qui ne leur avait pas été transmise, une longue histoire d’émancipation et même de libération, une interminable histoire de victoires et de défaites, d’avancées et de reculs.
40 ans plus tard, le monde n’est plus le même.
Des mutations géopolitiques, des changements économiques, sociaux, sociétaux, des déplacements idéologiques ont façonné un « monde mondial » qui conjugue paradoxalement uniformisation et quêtes identitaires, ou qui use de la différence des cultures comme d’une arme contre l’universalisme.
Sur cette scène mondiale, comment ne pas constater que les femmes sont au coeur de questions de société et même de conflits géopolitiques ? Leur « cause » - oui, reprenons cette belle expression de la « cause des femmes », notre cause – alors qu’elle a été et est de plus en plus reconnue, est aussi instrumentalisée pour servir d’argument à toutes sortes de politiques. Dominer les femmes, ou les protéger, ou les libérer... en parlant à leur place, en leur nom.
Ce congrès – un congrès, c’est-à-dire un lieu d’expressions, de réflexions, de débats, peut-être aussi de différences, voire de divergences – se propose d’envisager quelques-uns des problèmes politiques et sociaux du monde tel qu’il est devenu à partir de la question des femmes et avec leurs analyses : que veut dire à l’heure de la mondialisation « égalité des sexes » et « liberté des femmes » ? Quelle traduction de mots d’ordre anciens – exemple : « notre corps nous appartient » - dans une division internationale et sexuée du travail, travail de production et de reproduction ? Que sont devenues nos conquêtes entre marchandisation triomphante et retour du religieux ? A quoi servent les institutions, nationales et internationales, chargées des politiques d’égalité ? A l’heure du post – post communisme, post colonialisme, post modernisme - qu’est-ce qu’une politique féministe ?
CONGRES INTERNATIONAL FEMINISTE 3-5 décembre 2010 - Prochoix, la revue pour le droit de choisir: "CONGRES INTERNATIONAL FEMINISTE 3-5 décembre 2010
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