"Pourquoi les indigènes de la république m’indignent" par Souhir Bouchetibat Saadaoui
SOS racisme s’insurge contre les indigènes de la République, qui selon eux, sont aux antipodes du dialogue et du rapprochement entre les peuples. Rencontre avec Ouajdi Feki, coordinateur régional et militant SOS racisme.
Le mouvement des « Indigènes de la République » se fait connaître en janvier 2005 par le lancement de l'Appel des membres pour la tenue d’assises de l’anticolonialisme. L'association est créée officiellement la même année. Elle s'est donné pour but de lutter contre toutes les discriminations de race, de sexe, de religion ou d’origine. Elle estime qu'en France, ces discriminations sont omniprésentes et structurelles car liées au passé colonialiste de celle-ci. L'association prône également le communautarisme et le refus de l'intégration. Selon sa porte-parole, il faut « rééduquer le reste de la société, la société occidentale ». Le magazine Marianne, dans un article sulfureux, affirme que ce mouvement se nourrit d’un « discours fondé sur la rancœur et la haine. » Qualificatif qui sonne comme un refrain : celui appliqué au Front National.
« Anti souchiens »
Les indigènes de la République sont anti « souchiens » (français de souche) et anti blancs. Tout un programme. Pour Ouajdi Feki ce
« groupuscule » est dangereux à plusieurs égards : « En soit disant défendant les musulmans de France, ils ne font qu'alimenter les tensions déjà présentes à l’égard des musulmans. Leur idéologie est principalement accès contre l'occident et plus généralement contre les valeurs universelles des Droits de l'Homme. Ils sont proches des islamistes tels que le Cheikh Yassine et défendent des dictateurs tels que Saddam Hussein ! Ils sont à l'origine de nombreuses manifestations pro-palestinniennes qui virent souvent à des rassemblements antisémites. Outre leurs agitations médiatiques, ils n'ont aucune action concrètes sur le terrain en terme de lutte contre les discriminations. » Et le jeune militant de poursuivre : « Leur action déploie une ombre malveillante et nauséabonde sur celles et ceux, issus de l’immigration, qui ne partagent pas leur vision, ni l’histoire qu’ils se racontent. Bien sûr la colonisation a dévasté des peuples, la politique d’immigration est déplorable. Bien entendu, la discrimination raciale existe, partout dans le monde, et il faut la combattre. C'est aussi vrai qu'il est essentiel de cultiver nos origines, diverses, et de les respecter. Mais les armes employés par les Indigènes de la République sont inadaptés à un grand nombre d’immigrés, d’enfants d’immigrés et de français « non de souche », qui préfèrent se hisser vers le haut, les mains libres et le visage dévoilé. Cela ne passe pas le rejet sourd et bruyant mais par la connaissance mutuelle et le vivre ensemble »"Pour comprendre l'autre, il faut devenir son hôte," disait l'orientaliste Louis Massignon. A méditer. Souhir Bouchetibat-Saadaoui
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