Samedi 23 octobre, les jeunesses identitaires défilaient dans les rues de Paris, plus exactement de la place Saint-Sulpice (Vième arrondissement) à celle du Panthéon (Vème) en passant par la rue d’Assas dans le cadre de leur campagne intitulée “Une autre jeunesse”.
Du moins fallait-il savoir qu’il s’agissait de la branche jeune du Bloc Identitaire, puisque cette appellation n’était explicitée nulle part sur les visuels qui avaient été déployés à foison.
Cette initiative, prévue de longue date pour fédérer les différents regroupements jeunes locaux ( projet Apache à Paris, Vague Normande, Jeune Bretagne, Rebeyne à Lyon et autres Jouinessa Rebela de Nice), a au final réuni quelques 250 à 300 participants ( ce que dément vigoureusement le Bloc Identitaire qui en annonce 500, mais qui correspond à notre propre comptage).
Elle prenait en tous cas une tournure particulière en ces temps de forte protestation sociale et au lendemain d’une manifestation d’extrême droite à Lyon “contre les casseurs” que le milieu a érigé en modèle.
Aux “Jeunesse, jeunesse au pouvoir” ont succédé les “Jeunesse, jeunesse anti-racaille” lancés au mégaphone par Philippe Vardon, figure du BI, venu spécialement de Nice. Et les habituels “Islam, hors d’Europe” ou “Ici, c’est chez nous”, “Ici c’est Paris et pas l’Algérie” scandés devant les grilles du jardin du Luxembourg.
“VIRILITE EN BERNE”
“Les jeunes au pouvoir, les vieux à l’abattoir” entendra-t-on aussi fugacement dans le cortège, ce qui est sans doute une façon de résoudre le problème des retraites..
A ce sujet, d’ailleurs, le site “Une autre jeunesse” a publié un long texte,samedi, qui renvoie dos à dos jeunes manifestants et gouvernement, les deux camps faisant semble t-il preuve, aux yeux des auteurs d’ ”un complexe d’infériorité narcissique et de l’orgueil blessé d’une virilité en berne”.
”Depuis quelques semaines, dans les rues des grandes villes de France, les imbéciles heureux de plusieurs lycées de France jouent à « C’est la ! C’est la ! C’est la révolution ! » (à scander avec une mèche de dandy à peine pubère devant les yeux, visiblement peu pratique pour parer les balles de flash-ball taquines), indique ce texte.
Lequel poursuit : “Il est peu probable que les jeunes identitaires de la campagne Une Autre Jeunesse aient mis un pied dans ces cortèges ou s’enthousiasment pour l’un des deux camps en présence : les demeurés post-modernes cherchant à prouver à leurs parents que, eux aussi, peuvent faire retentir leur jolie voix à peine sortie de la mue comme papa/maman il y a 40 ans lançaient des pavés sur les représentants d’un pouvoir « fasciste ». Et puis l’éternelle petite équipe gouvernementale de taffioles droitardes cherchant, elle, à prouver à son électorat qu’ils en ont dans le caleçon et qu’en démocratie, ce n’est pas la rue qui gouverne. Les mêmes qui achètent la paix sociale à coups de milliards dans les banlieues pour des équipements brûlés la veille, et qui le seront le surlendemain, par les enfants de la Diversité. Quand on est « de droite » et au gouvernement, le courage est à géométrie très variable.”
Cinq jeunes femmes ouvraient la marche, dans un souci désormais récurrent dans ce type de défilé, d’adoucir l’image d’un cortège “viril” ( c’est le mot du jour).
A noter ( avec compléments): Nous avions noté ici qu’au SO officiel “Une autre jeunesse”, en chasubles jaunes, était venu s’aggréger une quinzaine de jeunes Gudards. Joint par téléphone dimanche après-midi, Philippe Vardon, membre du Bloc Identitaire et principal animateur du cortège, indique qu’il ne s’agissait pas “d’un SO volant” comme mentionné initialement, mais plutôt de ce qu’un autre membre du BI appelle une “tentative de parasitage”.
”Place Saint Sulpice, on leur a demandé de retirer leurs autocollants distinctifs et de plier aux mots d’ordre et aux règles de notre cortège. On avait déja fait la même chose avec quelques skins, des mecs du KOB Boulogne qui s’attendaient à la venue de Supras d’Auteuil ainsi qu’avec un type du Renouveau Français” indique M. Vardon.
” Ensuite, les quinze jeunes du GUD ont voulu se mettre en ligne en fin de cortège. On leur a demandé une fois, deux fois de réintrégrer le défilé, le seul SO officiel étant le SO signalé en jaune . La troisième, on leur a demandé plus fermement. C’est à ce moment là qu’ils sont partis en remontant la manifestation” explique-t-il. Et de conclure : ” ils étaient venus chercher la lumière. Ils ont voulu la jouer comme les skins à la fin des cortèges FN à une époque”.
Le groupe a alors distancé le cortège pour gagner le carrefour Soufflot-Saint Michel sous l’oeil bienveillant de quelques anciens parmi lesquels Frédéric Chatillon et Axel Loustau.
“Que ce groupe soit ensuite allé au Panthéon est une initiative totalement indépendante de notre volonté” affirme le Bloc identitaire qui ajoute: “les valeurs identitaires ne correspondent pas aux idées défendues par ce syndicat nationaliste étudiant. Quant à la présence d’anciens du GUD bien connus dans les milieux nationalistes, personne ne peut empêcher qui que ce soit de roder aux abords d’une manifestation”.
Jeunes identitaires: le conflit sur les retraites, une affaire de virilité? - Droite(s) extrême(s) - Blog LeMonde.fr: "Jeunes identitaires: le conflit sur les retraites, une affaire de virilité?
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