SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

dimanche 5 septembre 2010

Des milliers de Lyonnais contre la xénophobie

La manifestation n'a été émaillée d'aucun incident / Photo maxime Jegat

La manifestation n'a été émaillée d'aucun incident / Photo maxime Jegat

Sept mille selon les organisateurs, 4 500 selon la police : l'appel national lancé contre la politique de sécurité et d'immigration a été particulièrement bien suivi hier à Lyon

Une banderole de tête tenue par des élus et des Roms. Des partis politiques, des organisations syndicales, des associations, et même des motards pour fermer la marche. Rarement une manifestation n'aura été plus mobilisatrice. Les organisateurs en espéraient 3 à 4 000. Ils en ont eu le double selon leurs estimations.

Celles de la police faisaient état de 4 500 personnes qui sont parties depuis la place Bellecour, avant de rejoindre les Cordeliers après un crochet par la Part-Dieu.

« Soixante-trois organisations appellent à manifester aujourd'hui. C'est du jamais vu et cela va bien au-delà des forces militantes habituelles. Il y a de toute façon à Lyon une longue tradition de résistance », estime Jean-Michel Drevon, de la Fédération syndicale unitaire.

Dans le cortège, il n'y a pas, en effet, que des militants. Fabienne est venue avec ses enfants et c'est la première fois qu'elle manifeste : « Le discours de Grenoble a été pour moi le déclic. La France, ce n'est pas ça », réagit-t-elle. Michel est lui aussi venu en famille : « Entre Besson, Hortefeux et Sarkozy, on a eu droit cet été à la totale. On a des grands discours sur des quotas d'immigration, sur la sécurité, qui me semblent absurdes par rapport aux vrais problèmes du pays actuellement. Je veux montrer par ma présence que je ne suis pas dupe. Et puis ces discours sont dangereux car ils divisent ».

Parmi les leaders politiques, syndicaux ou associatifs, Franck Sicler est particulièrement fier de défiler. Ce dernier est président de l'Association régionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadjé : « Il n'y a qu'en France que l'on a la honte comme cela. Et maintenant, on maltraite nos cousins de l'Est. On ne comprend plus ».

Pour Guy Fischer, sénateur communiste, « c'est l'amalgame typiquement populiste que de nourrir la confusion entre ce qui relève de la délinquance et de l'immigration. Une telle situation nous ramène à une période noire de l'histoire française, celle du régime de Vichy ». Stéphane Gomez, de la Ligue des Droits de l'homme, estime que « Nicolas Sarkozy ne doit pas chercher des boucs émissaires à ses échecs. Avec cette stratégie de tension, on risque de perdre la paix sociale. C'est le respect mutuel qui fonde les valeurs de la République ».

L'euro-députée socialiste, Sylvie Guillaume a rappelé que le sujet alimenterait les débats au parlement européen dans les prochains jours : « Nous tenterons de faire voter une résolution en faveur d'une véritable politique d'intégration, mais aussi qui sanctionne les pays qui expulsent. Car le cas de la France n'est pas unique ».

Bien encadrée par les forces de l'ordre, la manifestation s'est dispersée dans le calme et n'a été émaillée d'aucun incident. Beaucoup des participants devraient remettre cela mardi pour d'autres raisons.

Xavier Breuil


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