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lundi 19 juillet 2010

Injure raciale: Le préfet condamné - injures raciales Paul Girot de Langlade aéroport d'Orly Afrique Hortefeux

L'ancien préfet Paul Girot de Langlade a été condamné vendredi à 1.500 euros d'amende pour "injures racistes" par le tribunal correctionnel de Créteil. En juillet 2009, en transit à l'aéroport d'Orly, le fonctionnaire s'était écrié "On se croirait en Afrique, ici!". Son avocat, Me Collard, a indiqué qu'il allait faire appel.

injures raciales Paul Girot de Langlade  aéroport d'Orly Afrique

Le préfet (à gauche) lors de son arrivée au tribunal, mardi, aux côtés de son avocat, Me Collard. (Maxppp)

Sa phrase controversée lui aura finalement valu une amende de 1.500 euros. Le tribunal correctionnel de Créteil a condamné vendredi l'ancien préfet Paul Girot de Langlade pour injures racistes. Le 31 juillet 2009, l'homme – alors chargé des Etats généraux de l'Outre-Mer – avait lancé "On se croirait en Afrique, ici!" lors d'un contrôle à l'aéroport d'Orly. La peine prononcée est inférieure aux réquisitions du parquet qui avait réclamé, mardi, 5.000 euros d'amende. Les trois agents de la société Securitas, qui avaient porté plainte, ont reçu entre 300 et 500 euros de dommages et intérêts. Le Mrap, la Licra et SOS racisme ont, quant à elles, obtenu le versement d'un euro symbolique.

Satisfait de l'issue de l'affaire, l'avocat du préfet, Me Gilbert Collard, qui n'était pas présent lors du délibéré, a néanmoins déclaré au JDD.fr qu'il souhaitait faire appel. Il explique que, dans le jugement, le tribunal indique que "la phrase n'est pas raciste, mais c'est en fonction du contexte qu'elle le devient". Et de s'interroger: "Comment fait-on le lien entre le contexte et la phrase? Peut-on entrer à l'intérieur du cerveau de Langlade? Ça devient très analytique". L'avocat relativise toutefois, estimant que la peine prononcée vendredi, largement inférieure à celle requise, "remet les choses à leur juste place".

Deux affaires similaires

Mardi, lors de l'audience, Paul Girot de Langlade avait maintenu sa ligne de conduite, récusant tout soupçon de racisme. "J'ai simplement voulu dire que c'était le bordel (…) Ça m'est sorti comme ça, il n'y a pas de connotation raciale", avait-il assuré. En rendant le jugement, le tribunal a estimé vendredi que les dires du fonctionnaire établissaient "un amalgame selon lequel toutes les personnes du continent africain partagent le même défaut de l'incompétence et de la désorganisation". En dehors de cette condamnation pécuniaire, cette fameuse phrase aura valu bien des ennuis à Paul Girot de Langlade. Suspendu le 14 août 2009 par le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, il a finalement été placé d'office en position de retraite et radié du corps préfectoral le 11 septembre dernier.

De plus, ce n'est pas la première fois que le préfet est au cœur d'une telle controverse. En 2004, puis en 2006, pour des propos tenus sur les gens du voyage qui, selon lui, "vivaient de rapines et d'escroqueries", il avait été mis en examen pour "diffamation publique envers un groupe de personnes en raison de leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation ou une race". Si la première affaire s'était conclue par un non-lieu à cause d'un défaut de procédure, le préfet avait été condamné à une amende de 2.000 euros dans la seconde.

Vendredi, dans un communiqué, le Mrap – qui s'était porté partie civile aux côtés de SOS Racisme et la Licra lors du procès – s'est félicité de la décision du tribunal qui "condamne une parole raciste qui se libère jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat".


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