Agathe Habyarimana, veuve du président rwandais assassiné en avril 1994, et fortement soupçonnée d’avoir pris une part de commandement dans la planification et l’exécution du génocide des Tutsis, a été interpellée mardi dans l’Essonne.
SOS Racisme salue cette interpellation qui vient, nous l’espérons, annoncer la fin de l’impunité dans laquelle vivent un certain nombre de génocidaires et de leurs complices. Alors que la justice française a laissé traîner en longueur des procédures à leur encontre depuis plusieurs années cette interpellation marque, suite au voyage de Nicolas Sarkozy à Kigali, un évolution importante.
Pour que l’Histoire tragique ne se répète pas, il faut que toute la vérité soit dite.
SOS Racisme reste mobilisé à ce sujet pour que la justice soit enfin rendue, que les auteurs et leurs complices présumés, ressortissants rwandais ou français, soient jugés seize années après le génocide.
SOS Racisme salue l’interpellation d’Agathe HabyarimanaVoyage de Sarkozy à Kigali
SOS Racisme se félicite de la reprise sérieuse des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda suite à la visite de Nicolas Sarkozy à Kigali, mais reste insatisfaite quant au silence du Chef de l’Etat sur les responsabilités de certains Français dans la préparation, l’accompagnement et l’aide apportée aux génocidaires.En se rendant au Mémorial de Gisozi, et en posant des paroles claires sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, Nicolas Sarkozy clôt une séquence politique qui a vu se développer, au sein même du pouvoir politique en France, un discours de déni voire de connivence avec le négationnisme.
Désormais, c’est clair et officiel pour la France : au Rwanda en 1994, il y eut un génocide, et un seul, celui perpétré contre le Tutsis par les courants raciste du Hutu Power., et nous nous félicitons de cette clarification.
Mais le Président de la République n’a pas saisi l’occasion qui lui était offerte de dire des paroles de vérité concernant les responsabilités de certains Français dans la préparation, l’exécution et la période qui a suivi le génocide.
Car ce ne sont pas des erreurs d’appréciation, fussent-elles graves, dont certains Français se sont rendus coupables, c’est d’une véritable complicité avec les génocidaires.
Quid des accusations très insistantes à l’encontre de Paul Barril et de ses mercenaires concernant leur soutien pendant le génocide à ceux qui le commettaient ? Quid des responsabilités de l’ancien Ambassadeur Marlaud qui aurait contribué activement à la constitution du gouvernement génocidaire ? Quid du soutien continu et avéré, y compris pendant le génocide, des plus hautes autorités de l’Etat, aux dignitaires du régime génocidaire reçus à Paris en plein génocide ?
Le silence de Nicolas Sarkozy au sujet des responsabilités de ces Français doit être rompu.
La reprise des relations diplomatiques que nous saluons ne doit pas se faire sur le dos des rescapés ou de la mémoire. Pour que l’Histoire tragique ne se répète pas, il faut que toute la vérité soit dite, tant sur les mécanismes ayant permis d’entériner les prises de décision à cette époque que sur les responsabilités de certains hauts responsables français officiants à cette période.
Nous n’acceptons pas que les prétendus génocidaires ou leurs complices vivent tranquillement et en toute impunité sur notre territoire, alors que la justice française laisse traîner en longueur des procédures à leur encontre traînant depuis plusieurs années, quand ces procédures existent, et nous resterons mobilisés à ce sujet pour que la justice soit enfin rendue, seize années après le génocide.
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