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mercredi 3 mars 2010

Les curieux codes ethniques des vigiles de Carrefour

SOCIÉTÉ - L'instruction, toujours en cours, sur les conditions de la mort d'un homme de 25 ans dans un local de sécurité d'un supermaché Carrefour à Lyon en décembre dernier, a permis de révéler de curieuses méthodes de travail chez les vigiles de ce magasin (1). Depuis le début, ils disent avoir suivi les procédures normales pour ce type d'intervention. Mais l'enquête commence à laisser apparaître des procédures, justement, pas si "normales" que cela. Ainsi ce classeur où les agents de sécurité notaient, à la manière d'une main courante, toutes leurs interpellations. Chaque note est accompagnée d'un code chiffré… destiné à identifier l'origine ethnique de la personne…

Lors de leurs auditions, les agents de sécurité ont expliqué que l'usage de cette nomenclature leur permettait de faciliter les interpellations, et de gagner du temps. Selon eux, cet usage fait partie des instructions données par leur hiérarchie. Entendus, les responsables du supermarché ont expliqué ne pas savoir d'où venait cette pratique.

Dè le début de l'enquête, la direction de Carrefour a soutenu ses agents de sécurité. Parmi les quatre mis en examen, deux sont salariés du groupe (dont le responsable des agents de sécurité du magasin), et deux sont employés par Byblos, société privée qui sous-traite la majeure partie de la sécurité de ce magasin. Selon M° David Metaxas, l'un des avocats des deux salariés Carrefour, les agents de sécurité auraient eu des gestes et une attitude "parfaitement conformes" à la situation au moment des faits. Ce que conteste la famille de Michael Blaise. Leur avocat, M° Yves Sauvayre, déplore "le manque de formation" des agents de sécurité.

La semaine dernière, l'avocat des vigiles a demandé la remise en liberté des vigiles. La cour d'appel de Lyon a rejeté sa demande hier. Parmi les arguments soulevés par la défense des vigiles, il y avait le fait que chacun avait la garantie de travailler. Carrefour leur garantissant un emploi à leur sortie de prison.

Alice Géraud

(1) Quatre sont mis en examen et incarcéré pour violences volontaires en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Ce 28 décembre, après avoir interpellé Michael Blaise dans les rayons, ils l'avaient conduit dans leur local. Les caméras de vidéosurveillance ont raconté la tragique suite de l'histoire : pendant une quinzaine de minutes, le jeune homme a été maintenu plaqué sur une table jusqu'à l'asphyxie (lire : La mort en direct).


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