SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

dimanche 7 mars 2010

Les méthodes des vigiles de Carrefour passées au crible

La mort brutale de Mickael Blaise met également en lumière le peu de formation des vigiles et les libertés prises avec la loi concernant le fichage ethnique / Archives Claude Essertel

zoom

L'instruction sur la mort brutale de Mickael Blaise dans une salle du supermarché de la Part-Dieu à Lyon le 28 décembre dernier s'intéresse à des codes qui ressemblent à un fichage ethnique

Une affaire dans l'affaire ? Une plainte de SOS Racisme pour délit de fichage ethno-racial à Carrefour-Part Dieu s'est invitée jeudi dans un dossier sous les feux médiatiques.

Des faits fimés en direct

A la veille du réveillon, Mickael Blaise, 25 ans, est surpris dans les rayons du supermarché en train de dérober de l'alcool. Conduit dans un local de rétention il est plaquépendant plusieurs minutes sur une table par quatre vigiles du magasin. Toute la scène est enregistrée sur une bande de la vidéo surveillance et montre un homme qui, après s'être débattu, est inconscient. Il décédera « d'une asphyxie thoraxique par compression ». Les quatre vigiles sont mis en examen pour « violences aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et placés en détention le 31 décembre.

Des demandes de remises en liberté à tiroirs

Elles sont intervenues dès la seconde semaine de janvier pour les deux employés de Carrefour et rejetées dans la foulée. Reformulées le 26 février pour Los et Sylvanise, elles se voient également rejetées le 2 mars. La direction générale de Carrefour-France, contrairement aux arguments développés par la défense, indique n'avoir pris « aucune décision quant à l'avenir de ses deux salariés tant que la justice n'aura pas rendu son verdict ». Hier, c'est Me Versini qui a demandé la libération de son client Yacine Ghazaoui. Une requête un peu différente dans la mesure où le juge d'instruction s'est prononcé favorablement mais que le parquet qui a fait appel d'un élargissement jugé « prématuré ». La décision sera rendue en début de semaine.

Une main courante codée

Interrogés sur le fond par le juge d'instruction Dominque Brault, les vigiles ont explicitement reconnu utiliser un code sur une main courante en fonction des origines ethniques des personnes contrôlées. L'un d'eux l'a dit ouvertement : « C'était pour éviter de dire dans la radio c'est un Maghrébin ou un noir ». Carrefour France « condamne avec la plus grande fermeté ces pratiques isolées ».

Les suites de l'instruction

Concernant les fichages, le juge pourrait lancer une commission rogatoire pour établir les responsabilités. Une aide technique a été demandée pour amplifier le volume sonore de la bande vidéo dans laquelle la victime semble dire « J'étouffe ». Enfin une confrontation devrait être prochainement organisée.

Michel Girod


JUSTICE - Rhone - Les méthodes des vigiles de Carrefour passées au crible - Le Progrès: "Les méthodes des vigiles de Carrefour passées au crible"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire