SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

vendredi 5 février 2010

- D. Sopo : «On attend une réponse globale»

Dominique Sopo :  «Le gouvernement a joué avec le feu en soutenant plus que  de raison la tenue du débat  sur l'identité nationale.»

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Le président de SOS Racisme anime ce soir à Pont-à-Mousson, un débat République, intégration, discrimination, où en sommes-nous ?

Comment réagissez-vous à ce débat sur l’identité nationale qui s’achève par un séminaire gouvernemental ?

Dominique SOPO : «On voit bien que ce débat a tourné à la pantalonnade ? Cela ne pouvait que déraper dans le sens de la libération d’une parole raciste. Le gouvernement a joué avec le feu en soutenant plus que de raison la tenue de ce débat. La parole raciste est interdite dans l’espace public.»
Les multiplications de déclarations racistes en politique se multiplient. La boîte de Pandore est ouverte ?
«Elle est rouverte parce qu’Eric Besson a lancé ces débats qui ont été vus comme l’officialisation que l’on pouvait exprimer une parole raciste. Et plutôt que d’être stigmatisée, elle devenait légitime. Une personne qui venait s’exprimer dans ces débats était confortée dans sa parole raciste. Nous sommes aussi face à une mutation profonde de la société française : on voit émerger toute une série de logiques de métissage, avec des gens extrêmement formés. Ils peuvent prétendre à des postes dans la société. Ils sont confrontés à une résistance farouche par rapport à cette évolution, vécue par les personnes socialement installées.»
Comment aller contre ces peurs, attisées par la crise ?
«On peut militer, tout simplement, comme nous, et rappeler que la beauté de la France est d’être un pays qui a toujours su intégrer les nouvelles vagues d’immigration.»
Comment jugez-vous la décision prise par Eric Besson de refuser la nationalité française à un homme qui impose le voile à sa femme ?
«Cette façon de procéder est encore une forme d’abaissement de la politique. On est face à un débat qui doit être réglé par une commission parlementaire et M. Besson anticipe la décision qui doit être prise en trouvant un cas dans l’actualité pour jouer au grand républicain. Ce qu’on attend de la République, ce ne sont pas des coups d’éclat mais une réponse globale à des problèmes.»
Serez-vous en mesure de vous faire entendre lors des élections régionales ?
«Je pense que nous allons être quelque peu oubliés. Un exemple : les Régions gèrent les lycées. Elles devraient s’intéresser aux stages en entreprise et faire en sorte que des bourses de stage soient créées avec des partenaires économiques. Il y a des phénomènes extrêmement discriminants dans l’accès à l’emploi par la suite et les pouvoirs publics ne prennent pas leurs responsabilités.»

Propos recueillis par Ju. B. Ce soir à la Maison des sociétés de Pont-à-Mousson, à 20h30. L’entrée est libre.

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