Pour la troisième année consécutive, la Halde et l’OIT ont demandé à l’institut CSA d’enquêter auprès des salariés du privé et du public sur leur perception des discriminations. Les deux institutions ont dévoilé les résultats ce jeudi 28 janvier (à télécharger : le diaporama CSA ; la synthèse par la Halde et l’OIT). CSA a interrogé un total de 1007 personnes, réparties à parts égales entre le secteur privé et le secteur public, et sélectionnées selon la méthode des quotas. Les résultats sont globalement en cohérence avec la précédente enquête (cf. cet article), moyennant quelques évolutions.
Premier enseignement, la part des personnes s’estimant victimes de discrimination est augmentation par rapport à 2009 : 36 % contre 28 % dans le privé, et 26 % contre 22 %). La Halde relève en particulier les données suivantes : « Dans le secteur privé, l’origine (32 %) reste le premier motif cité, suivi de la grossesse (31 %), de l’âge (30 %), de l’apparence physique (28 %), et du sexe (26 %). Dans les fonctions publiques, après la grossesse, les agents déclarent principalement avoir été victimes de discrimination à raison de leur âge (26 %), de leurs convictions politiques ou syndicales et du sexe (22 %). »
Deuxième enseignement : si « la recherche de solutions en interne s’améliore, en particulier dans les fonctions publiques », « l’autocensure progresse par rapport à 2009 : face à une discrimination, 40 % des salariés du privé n’ont rien dit (32 % en 2009), ils sont 31 % dans les fonctions publiques (27 % en 2009). » Quand elles décident de réagir, les victimes se tournent en premier lieu vers leur encadrement et leur hiérarchie, et en second lieu vers les représentants du personnel et les syndicats. Le recours à un tiers extérieur (association, avocat, Halde) ou à une procédure contentieuse reste exceptionnel.
Les personnes ont également été interrogées sur les moyens de prévenir les discriminations. Certaines propositions ont leur faveur, comme les enquêtes régulières auprès des salariés sur le ressenti de la discrimination sur leur lieu de travail, et la sanction des entreprises et des administrations qui n’ont pas pris de mesures en faveur de l’égalité. Si toutes les mesures testées reçoivent l’approbation très majoritaire des personnes interrogées, l’obligation des CV anonymes est celle qui recueille le plus de scepticisme, en étant jugée inefficace par 41 % des salariés du privé. L’obligation de respecter un quota de 40 % de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises est approuvée par 63 % des personnes interrogées.
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