À la mi-décembre, un observatoire des discriminations sera mis en place pour lutter contre tous les actes et situations qui stigmatisent ou pénalisent une personne en raison de son origine, de sa couleur de peau, son sexe, son âge, son handicap, son orientation sexuelle…
Une instance innovante qui réunira quatre collèges : scientifiques, universitaires, institutions, service de l’Etat et associations. «Jusqu’alors, les actions menées dans le cadre du plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations (signé en décembre 2007, NDLR) concernaient essentiellement les quartiers sensibles, explique Jean-Pierre Makengo, adjoint au maire, chargé de la diversité et de l’égalité. Nous souhaitons aller plus loin en nous attaquant à toutes les formes de discrimination et sur l’ensemble du territoire communal.»
La première tâche de cet observatoire sera de dresser un état des lieux en recueillant des statistiques provenant de la Halde, de l’insee et des commissions locales, des témoignages des acteurs de terrains et en procédant à des sondages et à des enquêtes, en partenariat avec le master «lutte contre les discriminations» de l’Institut d’études politiques et l’université de Toulouse II-Le Mirail.
«Ce diagnostic permettra dans un premier temps de déterminer la ou les formes de discrimination sur lesquelles il est urgent d’agir», précise Jean-Paul Makengo.
Origine
Les résultats de l’enquête réalisée par l’IEP, portant sur «la vie quotidienne à Toulouse», à la demande de la municipalité et présentés à la mi-novembre aux élus, permet d’apporter des premiers éléments. Sur les 1.002 personnes interrogées (de novembre 2008 à janvier 2009), 24,5% expriment un sentiment d’exclusion dont 63,2% incriminent les discriminations liées essentiellement à l’origine.
«Toulouse n’est pas plus raciste qu’une autre ville, souligne Jean-Paul Makengo. Mais comme toutes les grandes agglomérations, la discrimination s’exprime plus fortement dans les quartiers sensibles et ce sont les personnes de 17 à 39 ans qui se sentent particulièrement victimes de ces inégalités.»
L’enquête révèle que par exemple que parmi les demandeurs d’emploi, 24,5 % évoquent les discriminations liée à l’origine, à l’âge et au handicap.
«L’observatoire ne dispose pas de moyens coercitifs, mais son rôle consistera à nous alerter sur toutes les formes de discrimination, ajoute Jean-Paul Makengo. C’est un outil d’aide à la décision politique. La présence de scientifiques nous permettra de disposer de données chiffrées sur lesquelles nous pourrons nous appuyer pour mettre en place des actions ciblées qui seront ensuite évaluées et suivies par cette instance.»
Parmi les actions envisagées, le renforcement des réseaux associatifs, l’amélioration de l’accueil dans les services publics, des campagnes de sensibilisation grand public et ciblées (centres de loisirs) au problème de la ségrégation, la création de lieu d’accueil et d’écoute des publics discriminés.
Un espace des diversités et de la laïcité est d’ores et déjà programmé pour 2011, il regroupera l’ensemble des associations luttant contre les discriminations.
La Gazette des Communes: "Toulouse lance un observatoire des discriminations"
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