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mercredi 30 décembre 2009

Identité nationale - “Reportons le débat !”, Pierre... | Actualités au quotidien France-Soir

Le comédien, signataire de la pétition de SOS Racisme, regrette que le gouvernement ait lancé le débat sur l’identité nationale alors que la France est durement éprouvée par la crise. Il le confie à France-Soir.
Jane Birkin, Isabelle Adjani, Josiane Balasko, Charles Berling, Cali… Le monde des arts et spectacles s’est largement mobilisé pour dénoncer le débat sur l’identité nationale initié par le ministre de l’Immigration, Eric Besson. Pierre Arditi, fidèle à son engagement citoyen, a lui aussi paraphé la pétition de SOS Racisme. Partisan d’une suspension du débat, il balaie, pour France-Soir, les grands thèmes de l’actualité politique. Avec la liberté de ton et l’ardeur qui le caractérisent.

LE DÉBAT SUR L’IDENTITÉ NATIONALE
« J’y suis favorable, mais il faut poser la question d’une autre manière et dans une autre période. On ne doit pas rattacher cette problématique à la seule immigration musulmane dans une période où le pays va mal. On sait très bien qu’en période de crise, douloureusement vécue par les Français, les immigrés servent de boucs émissaires. Alain Juppé, qui est un homme de droite, ne s’y est pas trompé. Il est extrêmement réticent au débat qui n’a pas manqué de dériver ces dernières semaines.
« Cela étant posé, je ne nie pas qu’il faut qu’on en parle, dans un contexte moins tendu. Mais je préférerais que l’on discute de la conscience nationale parce que l’identité, c’est ce qui nous caractérise, alors que la conscience représente ce que nous avons à faire pour nous en rapprocher. »

LA POLITIQUE D’ÉRIC BESSON ET DU GOUVERNEMENT
« Je ne comprends pas comment neuf Afghans peuvent poser un tel problème à notre pays qu’on les renvoie sur le front de la guerre. Je suis d’accord avec Michel Rocard, qui disait qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais on peut s’occuper de celle qui est sur notre sol. Expulser neuf Afghans, c’est dérisoire. Et cela ne ressemble pas à la France que je connais, que j’aime et dont je suis fier. »

LE PORT DE LA BURQA
« Je prône la plus grande fermeté contre le port de la burqa dans l’espace public. Mais cette question tombe extrêmement mal. On ne cesse de stigmatiser la communauté musulmane ! Quand une ministre (Nadine Morano, lors d’un débat sur l’identité nationale dans les Vosges) dit qu’un jeune musulman ne doit pas parler en verlan ni porter une casquette, on se demande ce qu’il reste à ces gosses pour vivre bien et librement ! Nous aussi, quand nous étions gamins, nous avions nos propres codes vestimentaires et cela ne posait aucun problème. Je rappelle aussi que le verlan est une langue inventée au début du XXe siècle par les petits Parigots. Le problème de fond, c’est l’absence de pôles de travail pour intégrer ces jeunes dans la société. On a dépavé des rues en 1968 pour moins que cela…

L’ENGAGEMENT POLITIQUE
« Je suis acteur et citoyen. Je suis engagé depuis longtemps, j’ai des convictions fortes. Mais je n’ai jamais songé à briguer un mandat électoral. Il faudrait que je sois disponible, or je ne le suis pas. Et puis, je veux rester libre. Penser ce que je veux et ne pas être prisonnier d’un parti. »

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