SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

lundi 23 novembre 2009

Patrick Karam : "Les discriminations ne sont pas une fatalité"


Depuis hier, SOS Racisme tient un colloque sur le thème : "10 ans de lutte contre les discriminations". A cette occasion, Patrick Karam est revenu sur le rapport rendu il y a deux semaines par l’association, et qui démontrait que le fichage ethno-racial était pratiqué à des fins discriminatoires notamment pour les DOMiens.
Pour le délégué interministériel, si l’action de SOS Racisme a permis de clore définitivement le débat sur les statistiques ethniques, elle prouve aussi que "les discriminations ne sont par une fatalité".


Patrick Karam : "Les discriminations ne sont pas une fatalité"

"Merci et bravo à SOS Racisme" a conclu Patrick Karam au terme de son allocution prononcée lors du colloque organisé hier par l’association. S’exprimant sur le thème "10 ans de lutte contre les discriminations", le délégué interministériel a estimé que des progrès avaient été faits "grâce et surtout à SOS Racisme". "Ils ont montré que les discriminations ne sont pas une fatalité et qu’on peut lutter contre elles".

"Beaucoup a été fait, mais ce n’est pas suffisant» a-t-il ajouté. "Il faut qu’il y ait un véritable partenariat avec l’Etat, que l’Etat assume sa mission dans ce cadre là, et qu’on ne laisse pas seule une association se débrouiller sur le terrain. La sanction est pédagogique. Il faut faire passer l’idée auprès des entreprises que c’est fini le temps de l’impunité".

Pour Patrick Karam, l’Etat peut et doit agir pour soutenir concrètement les associations : "L’Etat doit donner des instructions pour qu’il y ait une tolérance zéro et assurer une formation à la fois initiale et continue pour que les pouvoirs publics aient les moyens d’agir. Il faut que le procureur arrête de classer sans suite, qu’il saisisse les fichiers et mène l’enquête sur une méthodologie qui permette de préserver et de rassembler les preuves. Il faut aussi que les officiers de police judiciaire soient formés en l’occurrence".


Le délégué a également insisté sur le fait qu’il entendait combattre tous les types de discriminations et pas seulement les discriminations liées à "la diversité". Une notion dont SOS Racisme aimerait d’ailleurs pouvoir se passer. "A la lutte contre les discriminations, des voix militent pour lui substituer, sur fond de revendications de la mise en place de statistiques ethniques, "la promotion de la diversité", a expliqué Dominique Sopo le président de SOS Racisme. "Mais ce terme, aux relents différentialistes, pousse à l’identification quasi-officielle de groupes au sein de la société, entrainant par la-même des assignations identitaires, là où la dynamique heureuse de l’Humanité est de voir ses membres évoluer vers des identités fluides, mouvantes et sans cesse réinterrogeables".


Le colloque se poursuivra aujourd'hui avec deux tables rondes. L’une s’interrogera sur les outils légaux permettant d’identifier les discriminations, l’autre sur la manière de généraliser les pratiques contraignantes et ambitieuses de lutte contre les discriminations.

Patrick Karam : "Les discriminations ne sont pas une fatalité"

Samedi 21 Novembre 2009 - 08:45
Bérengère Lefèvre
Patrick Karam : "Les discriminations ne sont pas une fatalité": "Patrick Karam : 'Les discriminations ne sont pas une fatalité'"

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