SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

mercredi 18 novembre 2009

Le Paris Foot Gay en gala pour faire passer son message - Têtu

Samedi, le Paris Foot Gay a rencontré au Stade Charléty une équipe composée d'associations, d'élus, de sportifs et de journalistes. But du match : interpeller l'opinion sur l'homophobie dans le monde du foot. Compte rendu du match.

Samedi, dans les vestiaires du stade Charléty, le brief d'avant match était clair : «Le seul enjeu de cette rencontre est de montrer l'envie de vivre ensemble et de lutter contre l'homophobie et toutes les discriminations», explique Hermann Ebongue à ses joueurs. Le temps d'une après-midi, le vice-président de SOS Racisme s'est improvisé entraîneur d'une équipe de foot éphémère, baptisée B Yourself (ci-dessous, en rouge), et créée pour un match de gala contre le Paris Foot Gay (ci-dessus, en bleu). Alors que les incidents homophobes se sont dernièrement multipliés dans le monde du foot, élus, comme Jean Vuillermoz, adjoint au maire de Paris chargé des sports, sportifs dont Mohamed Dridi, ancien champion de kickboxing, ou journalistes comme Franck Annese, du magazine So Foot, se sont rassemblés pour interpeller l'opinion.


«Les homos et les hétéros peuvent jouer au foot ensemble»
«Symboliquement, cette rencontre est importante, explique Brahim Naït-Balka, entraîneur du Paris Foot Gay, tout en dirigeant d'une main de fer l'échauffement de son équipe. On nous fait l'honneur de jouer sur un grand terrain, pour nous permettre de faire passer nos messages. Il faut que les gens comprennent que les homos aussi ont envie de jouer au foot tranquillement dans n'importe quel club». Cette envie reste irréalisable selon Yoann Lemaire, joueur du PFG. Dans son ancien club, son coming out lui avait valu de nombreuses insultes de la part de ses coéquipiers. «Ce match est important sur le principe, il faut montrer que des homos et des hétéros peuvent jouer au foot ensemble», estime-t-il quelques minutes avant le début de la rencontre.

Les déclarations de principes ont été nombreuses, les spectateurs dans les tribunes beaucoup plus rares. Seule une centaine de personnes avait fait le déplacement, dont beaucoup de militants de l'Inter LGBT, de SOS Homophobie, de SOS Racisme ou du MRAP.

9 buts à 2
Face à ces gradins déserts, Bernard ne cache pas sa déception. Ce sexagénaire est venu «par sympathie pour la cause», et aussi par amour du foot. Supporter du PSG, il est un habitué du Parc des Princes, et estime que «les arbitres devraient interrompre les rencontres à la moindre insulte raciste et homophobe». Et, alors que le PFG marque son 5e but, il salue «l'expérience et le jeu de l'équipe». Quelques sièges plus loin, Philippe garde la banderole de SOS Homophobie et avoue être assez étranger à l'univers des stades. Le match, il le suit distraitement, sa priorité est avant tout le message que la rencontre veut envoyer. Patrick, lui, est venu en voisin, et «pour occuper son après-midi». Il a suivi les difficultés du Paris Foot Gay dans les médias et se sent solidaire de la lutte contre les discriminations. « Je suis fan de foot, et le sport est un bon moyen pour tous se retrouver, explique ce trentenaire. Le message est important ». Beaucoup plus que le score et l'écrasante victoire du PFG, 9 buts à 2.

Photos: Cédric Douzant


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