Une publicité qui ne passe pas. De nombreuses voix se sont élevées après la publication, lundi, d'un encart du parti politique suisse de droite, l'UDC, dans la Tribune de Genève (voir ci-dessous). Dans un appel au vote pour l'élection des représentants au Grand Conseil de Genève du 11 octobre prochain, le parti joue sur les difficiles relations frontalières entre Suisses et Français. "Le CEVA ? Un nouveau moyen de transport pour la racaille d'Annemasse ! Expulsons les criminels étrangers ! Ne leur offrons pas encore un accès à Genève. Votons UDC." En ligne de mire : un projet de liaison entre les réseaux ferroviaires du canton de Genève et de la Haute-Savoie.
Et l'UDC n'en est pas à son premier coup d'essai. En 2007, une affiche sur le Pacs, jugée homophobe, avait choqué. C'est en revanche la première fois que le parti vise aussi directement la France.
Sur son site, le maire d'Annemasse Christian Dupessey dénonce des "propos racistes inacceptables" : "Les Annemassiens sont directement attaqués dans leur honneur et leur vie quotidienne", explique l'édile qui "se réserve le droit de porter plainte pour diffamation et insultes racistes". "C'est ensemble que nous construirons notre région commune. C'est ensemble que nous construirons la colonne vertébrale de cette région qu'est le CEVA. C'est ensemble que nous rejetterons les dérives racistes et xénophobes insupportables dans nos démocraties", lance-t-il.
"La publicité montre le vrai visage de l'UDC"
SOS Racisme est également montée au créneau pour dénoncer une "demi-page de propagande haineuse", une publicité qui divise au sein même du parti. Les cadres du mouvement réunis lundi soir ont exigé la suspension de la parution prévue dans d'autres journaux.
Le quotidien helvétique a également réagi. Dans un éditorial, le rédacteur en chef de la Tribune de Genève s'explique . "Oui, la publicité de l'UDC parue est choquante. Une publicité parfaitement en ligne avec la communication provocatrice du parti agrarien qui en permanence flirte avec les limites du tolérable pour mieux se vendre (...) Devions-nous Tribune de Genève refuser de faire paraître cette annonce?", s'interroge le quotidien. "Clairement non. Nous pourrions invoquer le fait que cette publicité ne contrevient certainement pas au droit, aussi grossière et blessante soit-elle. Ce n'est évidemment pas suffisant. Si nous avons décidé de publier le message de l'UDC dans nos colonnes, c'est pour des raisons et des principes clairs", justifie-t-il. Et d'expliquer : "Il est sain en démocratie de maintenir la plus grande liberté d'expression possible, dans les limites du droit bien entendu. Chaque parti, chaque candidat doit pouvoir se présenter sous son vrai jour. Or, la publicité en question montre le vrai visage de l'UDC, sans fard ni artifice (...) Et ce n'est pas à la presse de censurer les candidats mais bien aux citoyens de les sanctionner en les éliminant dans l'isoloir ce dimanche s'ils ne se reconnaissent pas dans le programme du parti".
POLÉMIQUE : En Suisse, cette publicité qui dénonce les "racailles" françaises, actualité Société : Le Point: "En Suisse, cette publicité qui dénonce les 'racailles' françaises"
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