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jeudi 10 septembre 2009

Procès en appel de SOS RACISME contre Pierre Péan - SOS-Racisme - Touche pas à mon pote !

Les 9 et 10 septembre se tiendra devant la onzième chambre de la Cour d’appel de Paris, le procès en appel de Pierre Péan, poursuivi pour diffamation raciale et provocation à la discrimination raciale par SOS RACISME. L’association a été suivie par le parquet de Paris, qui avait requis en première instance la condamnation de l’auteur de Noires fureurs, blancs menteurs.

Rappel des faits : Pourquoi Pierre Péan a-t-il été attaqué en justice par SOS Racisme lors de la sortie de son livre Noires fureurs, Blancs menteurs en 2005 ? Parce qu’on pouvait y lire, à l’encontre des Tutsis du Rwanda, les phrases suivantes, reprises sans aucune distance par Pierre Péan et dont les références douteuses renvoient notamment aux écrits de Richard Kant, administrateur de la colonie allemande en 1907, ou encore de Paul Dresse, écrivain maurassien, proche de l’extrême-droite belge dans les années 40 :

« Á ces rudiments d’histoire et de géographie, il est important d’ajouter et de garder en tête que le Rwanda est le pays des milles leurres, tant la culture du mensonge et de la dissimulation domine toutes les autres chez les tutsis (...) dès leur plus tendre enfance, les jeunes tutsis étaient initiés à la réserve, au mensonge, à la violence et à la médisance. »

« Cette formation au mensonge a été observée par les premiers européens qui ont eu un contact prolongé avec les tutsis »

« Mais elle favorise aussi la duplicité et c’est ce qui fait de cette race l’une des plus menteuses qui soit sous le soleil »

« les tutsis sont des maîtres comédiens, habiles à se composer la physionomie de circonstance, et cela, instantanément »

« Les tutsis acceptent facilement de faire des faux témoignages, raconte Antoine de N., par lucre et/ou pour accabler un étranger ou un ennemi de son groupe »

« Elles [les femmes tutsies ndlr] ont infiltré les principales organisations internationales, et d’aucuns, parmi les membres, ont su garder de très belles femmes tutsies vers des lits appropriés »

« La culture du mensonge de la diaspora tutsie, pour revenir "l’an prochain à Kigali" a pratiqué avec efficacité mensonges et manipulations »

« Cette culture du mensonge s’est particulièrement développée dans la diaspora tutsie »

Ce sont ces mots et cette généralisation qui ont amené SOS Racisme à porter plainte et à se constituer partie civile, réclamant un euro symbolique de dommages et intérêts à l’auteur et à l’éditeur.

Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme : « A la lecture des écrits de Pierre Péan, SOS Racisme a décidé de porter plainte car il n’est pas admissible de pouvoir en toute impunité qualifier un « peuple » - en l’occurrence les Tutsis – de menteur. Cela est d’autant moins admissible lorsqu’une telle assertion – en plus de ses relents colonialistes et racistes – est mise au service d’un renversement des rôles entre les bourreaux et les victimes d’un génocide. Poser de façon insidieuse que les Tutsis seraient responsables de leur propre drame et délégitimer la parole des rescapés : voilà ce à quoi s’emploie Pierre Péan dans un livre que la justice française doit condamner avec clarté. Si elle ne le faisait pas, elle rendrait à l’avenir possible de poser des paroles racistes et haineuses envers tous les peuples, ce que la législation et la jurisprudence de notre pays s’étaient pourtant patiemment employées à faire sortir du champ des paroles légitimes. »

Pour Marcel Kabanda, président d’Ibuka (l’association des rescapés du génocide), soutien de SOS RACISME dans ce procès : « Dans le livre de Péan et notamment dans les quelques pages du début, nous ne pouvons que reconnaître la propagande qui a poussé une partie du peuple rwandais à haïr l’autre et à chercher à la détruire, en 1994. Une telle entreprise enlève aux morts leur dignité, aux rescapés leur raison d’espérer donc leur force de vie pour se reconstruire. La stigmatisation négative que ce livre perpétue accentue pour les rescapés l’impact de la dégradation de l’image de soi par le génocide. Ce procès est le lieu de dire non, de résister à toute tentative de stigmatisation de l’Autre en lui niant sa place dans la communauté des hommes, en dévalorisant systématiquement sa façon de penser, ses manières d’agir et d’être, sa culture. De ce point de vue, ce procès est une contribution au travail de reconstruction des rescapés, à leur réintégration dans la communauté humaine et à la réconciliation entre les Rwandais. »

Pour Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, soutien de SOS RACISME dans ce procès : « L’écrivain qu’il est devrait savoir que les mots, avec leur poids qu’est leur passé, ne sont jamais innocents. Ils ont des conséquences. Le monde dit civilisé l’a appris un peu tard, mais il l’a quand même retenu ».

Contact Presse : Guillaume Ayné 0140353655 / 0678013001


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