Sous la pression des associations et des médias, une exposition a échappé de peu à la censure à la bibliothèque du 4e. Trop tard cependant pour éviter la polémique. L'expo en question, « Les chiffres ont un visage », dénonce la situation des sans-papiers, racontée en images par le photographe Bertrand Gaudillère. Elle est ouverte au public depuis dix jours, lorsque mercredi la direction des bibliothèques municipales de Lyon décide de fermer la salle d'expo. La projection-débat au cours de laquelle hier des familles sans-papiers devaient témoigner est également annulée. « C'est le personnel qui m'a averti en m'expliquant que mon travail, trop militant, n'avait pas sa place dans une bibliothèque », explique le photographe, abasourdi. « C'est pourtant la direction qui m'a demandé d'exposer et qui a validé mon travail », poursuit-il, soucieux de comprendre les motifs réels de cette affaire.
Mais alors que la direction de l'établissement se terre dans son silence, les premières explications proviennent des jeunes identitaires lyonnais. Sur Internet, ce groupe d'extrême-droite appelle à la mobilisation pour obtenir l'annulation de « cette exposition illégale ». Le mot d'ordre est entendu et la bibliothèque est inondée de coups de téléphone, mercredi, quelques heures avant que l'exposition ne soit fermée. « Cette décision a été prise pour se laisser le temps de la réflexion sur l'accueil des sans-papiers prévu lors de la projection, a minimisé hier la mairie de Lyon. Cela ne remet pas en cause la qualité de l'exposition ou le fait qu'elle ne doit pas être censurée ». La salle a rouvert hier après-midi et la soirée-débat, finalement maintenue, s'est déroulée en l'absence des sans-papiers. « La loi l'interdit », précise la ville. W
la censure est désormais levée sur 20minutes.fr: "la censure est désormais levée"
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