Un collectif militant demande au maire (PC) de Nanterre de rebaptiser la rue où s’est établi le siège du FN du nom d’une victime du racisme."
Le 1er MAI 1995, un Marocain de 29 ans était bousculé par des skinheads lors du traditionnel défilé du Front national à Paris. Brahim Bouaaram est mort noyé dans la Seine. Hier, son fils, Saïd, 23 ans, a rencontré un collectif d’habitants et d’associations de Nanterre qui proposent de donner le nom de la victime à la rue des Suisses, où s’est installé l’an dernier le siège du Front national.
La rencontre a été organisée dans les locaux du DAL, rue de la Banque à Paris (IIe), en face de la Bourse. « Nous avions peu de temps pour trouver des locaux, Saïd doit repartir samedi, il n’a obtenu qu’une autorisation de séjour de dix jours », s’excuse Fawzi Ahamada, habitant de Nanterre et membre duMrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), à l’initiative du collectif.
Saïd a toujours vécu au Maroc avec sa mère et sa sœur. « J’avais 9 ans à l’époque et j’ai tout appris à la télé », raconte le jeune homme. Le collectif, qui réunit des représentants de plusieurs associations (Authenti- Cité, Femmes africaines et solidaires, SOS Racisme 92…) avait déjà adressé une requête, par courrier, au maire (PC) de Nanterre, Patrick Jarry. Lequel a toujours exprimé son hostilité à l’implantation du parti de Jean-marie Le Pen sur son territoire. Mais depuis l’emménagement, c’est le silence.
« J’avais 9 ans à l’époque et j’ai tout appris à la télé »
D’où la nécessité pour ces habitants d’une action symbolique : « On a lancé l’idée de dénommer cette rue Brahim-Bouaaram. D’autant que Nanterre a été marquée par un autre épisode de l’histoire, celui du 17 octobre 1961 », rappelle Jacques Celet, président de la Ligue locale des droits de l’homme. En effet, parmi lesmilliers de manifestants venus de toute la région parisienne, nombreux étaient ceux qui arrivaient du bidonville de Nanterre. Beaucoup sont tombés sous les coups de la police et certains sont, eux aussi, morts noyés dans la Seine.
« Pour le moment, nous n’avons pas eu de réponse de la mairie », reconnaît Fawzi Ahamada, qui a néanmoins « bon espoir de voir cette idée aboutir ».
le Parisien - Ils veulent rebaptiser la rue du Front national - Infos, actualités Hauts-de-Seine 92 - 08/05/2009
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