Marche arrière toute? Cornaqué depuis quelques semaines par Eric Besson, le ministre de l’Immigration, Sabeg a-t-il été contraint de baisser d’un ton? En janvier, ce grand patron d’origine berbère provoquait le scandale en affirmant que la France était «en train de creuser un sillon menant tout droit à l’apartheid». «On est en train de créer une guerre civile sociale dans ce pays qui est peut-être en train de devenir une guerre communautaire demain», ajoutait-il.
Sur le fond, Sabeg ne cède rien. Il réaffirme dans son rapport que la France a besoin d’«améliorer (sa) connaissance des phénomènes migratoires par une meilleure mesure de la diversité». Cette mesure s’effectuerait sur la base «d’enquêtes anonymes et volontaires», un «comité scientifique et d’éthique permanent» étant chargé de «valider des procédures de collecte» de ces données.
Parfois taxé de visées communautaristes, accusé de vouloir importer en France la discrimination positive çà l'américaine, le Haut commissaire prend soin de précise que les 76 «actions» qu'il préconise pour améliorer la diversité et l’égalité des chances «ne visent pas une catégorie de Français en particulier, mais bien l’ensemble de nos concitoyens».
Etonnante, compte tenu de la prudence de Sabeg, est la réaction du Conseil représentatif des association noire de France (Cran). Alors que cette association est la seule à soutenir inconditionnellement la mesure de la diversité, elle voit dans ce rapport la marque d’un «volontarisme historique au sommet de l’Etat». En revanche, SOS Racisme, farouchement opposé aux statistiques ethniques, critique une «absence de propositions fortes», et déplore un abandon de la «politique de lutte contre les discriminations au profit d'une politique de "promotion de la diversité"».
Rendu prudent par la polémique qu’ont soulevées les déclarations de Yazid Sabeg, Nicolas Sarkozy se prononcera «dans deuxième quinzaine de juin» sur les suites à lui donner à ces propositions.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire