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jeudi 16 avril 2009

Libération: Des délinquants solidaires se livrent à la justice

Entre 750 et mille délinquants ont manifesté hier mercredi devant le palais de Justice de Lyon. Comme d'autres en France, ils venaient se constituer prisonniers, s'accuser « d'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour des étrangers ». Dénoncer le ministère de l'immigration et de l'identité nationale qui prévoit 5.500 interpellations de ces « aidants » pour 2009. Caroline, conseillère d'éducation, est venue avec ses enfants. « Ce sont bien les miens, précise-t-elle en riant, je ne les ai pas trouvés ». Elle estime qu'Eric Besson « joue sur les mots quand il dit que personne n'a été arrêté. » Elle se sent menacée comme ses élèves. « Notre équilibre, notre richesse, se fait avec eux, et pas en ayant peur chaque matin s'il en manque un en classe »...

« Un pays qui ferme ses frontières entretient les trafiquants et les passeurs », martèle Marion Gachet, de la Cimade, qui ajoute : « Les étrangers qui doivent quitter leur pays, partiront de toutes façons ». Stéphane Gomez, de la Ligue des droits de l'Homme, prend pour sa part acte des précisions apportées par Eric Besson au sujet du « mythe du délit de solidarité ». Il demande l'abrogation de l'article permettant de poursuivre ceux qui aident. « Une loi qui existe peut être à tout moment utilisée », précise-t-il. Il souhaite que la législation cible spécifiquement les passeurs, les trafiquants et les criminels. Et ne comprend pas pourquoi ce sont les « victimes de ces passeurs », les étrangers « encore boucs-émissaires des problèmes de la société française », qui doivent payer.

« Des gens qui ont hébergé des sans-papiers ont été convoqués à la PAF ; ils n'étaient ni trafiquants ni passeurs », dénonce Mireille Peloux, du Réseau éducation sans frontières. « Il y a des gens qui ont été inquiétés pour avoir hébergé leur conjoint. » Elle rappelle qu'André Barthélemy, président d’Agir Ensemble pour les Doits de l’Homme, dont le siège est à Lyon, a été condamné à 1500 € d'amende pour « tentative d’obstruction à vol d’un aéronef », alors qu'il demandait juste des explications. « C'est pas de la prison ferme, mais ce sont des poursuites et des intimidations », précise-t-elle.


Farid SIDI-BOUMEDINE Lyon - Toute l'actualité de la région avec Libération: Des délinquants solidaires se livrent à la justice

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