SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

mercredi 29 avril 2009

Le maire s'engage contre les expulsions de sans-papiers - La Seyne sur mer - La Seyne-sur-mer - Var Infos - varmatin.com

La petite main jaune sur fond noir de SOS Racisme a grandi. Depuis hier, ce sont de grandes silhouettes noires sur fond jaune qui tapissent les murs de la ville pour alerter sur la nouvelle pétition de l'association contre les expulsions de sans-papiers.

Mais à La Seyne, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, et sa secrétaire générale Cindy Léoni, ont trouvé mieux pour assurer la promotion de leur campagne. Ils étaient présents hier matin en mairie pour assister à la signature officielle du manifeste « 30 000 expulsions c'est la honte », par le maire, Marc Vuillemot.

« La Seyne a toujours été une terre d'accueil »

« C'est dans la logique de ma vie et aussi dans celle des orientations qu'on s'est assignées, à notre petit niveau d'élus locaux, pour faire vivre les mots Liberté, égalité, Fraternité inscrits sur le fronton des mairies », a expliqué le premier magistrat, avant de prendre son stylo... pour renouveler officiellement, devant la presse, un soutien qu'il avait déjà apporté sur internet « comme simple citoyen ».

« La Seyne a toujours été une terre d'accueil », a poursuivi le maire. « Les Celtes ont dû composer avec les Ligures, puis, des années 1850 jusqu'à 1930, sont venus les Italiens. (...) On les appelait aimablement " Macaronis ", " Bàbi ", ce qui signifie crapaud, ou bien" Piantou ", les Piémontais. La Seyne est un peuple qui a toujours accueilli, mais jamais facilement, avec des crises, des rejets... Et pourtant, le Piémontais parlait la même langue et allait à la même église. Ils ont été discriminés jusqu'à ce qu'un de leurs petits-fils devienne instituteur de la République ! »

« On renvoie des gens pour rien »

« Voilà pourquoi, a continué Marc Vuillemot, il me semble d'autant plus important que les gens qui sont là aujourd'hui puissent vivre comme ils en ont le droit, qu'ils aient ou pas des papiers. Les expulsions ne règlent rien. Ni les problèmes de logement, ni le chômage. On renvoie des gens pour rien dans des pays qu'ils ont quitté pour des raisons économiques, pour fuir la guerre ou parce que les droits de l'Homme n'y sont pas respectés. Alors oui, on a un peu honte. »

Dominique Sopo, président de SOS Racisme a remercié le maire d'avoir accepté cette démarche. « La campagne a été initiée début janvier, quand on a annoncé, comme une gloire, en s'en félicitant, l'objectif atteint de 30 000 expulsions », a-t-il rappelé. « Avant, on expulsait des gens qui étaient là depuis quelques mois, qui avaient tenté leur chance et pour qui ça n'a pas marché. Aujourd'hui, on renvoie des gens qui vivent là depuis cinq ans, dix ans, et qui font partie du tissu social. Derrière chaque expulsion, il y a une vie, des gens avec des espoirs et des rêves, et avec leur contribution à la société parce qu'ils travaillent. »

Des propositions pour 2012

Le manifeste de SOS Racisme a déjà recueilli 20 000 signatures. L'association en espère 100 000 « pour montrer que beaucoup de gens en France n'approuvent pas cette politique archaïque ».

Après une phase de conférences et de débat, SOS Racisme entrera dans une phase de propositions pour « qu'avant 2012, émerge une autre vision, plus humaniste, de l'immigration, parce qu'il y a d'autres façons de faire ».

Caroline Martinat

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