SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

dimanche 8 mars 2009

Amara : « Les outils sont là, saisissez-les ! »


La secrétaire d'État à la Ville a accepté de répondre pour nous aux critiques formulées par les acteurs de terrain sur la « dynamique espoir banlieues » dont elle est la cheville ouvrière.
Vous insistez pour que l'on parle de « dynamique » et non de « plan » espoir banlieues. Pourquoi ?

Je ne crois pas à un « plan » de plus. Dans l'inconscient collectif, un « plan » se résume à quatre, cinq ou dix mesures réfléchies par le haut et imposées en bas. Je ne veux pas de ça. On suppose alors des quartiers malades, on se met dans une logique curative. Les gens qui habitent ces quartiers ne sont pas malades. Ils ont été abandonnés pendant plus de 30 ans ! Ce sont 751 zones sensibles urbaines, 6 millions de personnes, 10 % de la population de ce pays, qui habitent ces quartiers... J'ai souhaité en finir avec les logiques de saupoudrage, en accord avec François Fillon. Nous sommes dans une dynamique, parce que nous sommes dans une logique de mobilisation de tous les acteurs pour un vrai retour du droit commun.

Comment s'organise cette mobilisation ?
>> Il y a d'abord la mobilisation de l'État. C'est le discours de Nicolas Sarkozy du 8 février 2008. Pour moi, il y a deux grands discours sur la politique de la Ville, celui de Mitterrand à Bron qui a institué le ministère de la Ville, et celui de Nicolas Sarkozy, le 8 février. Il a demandé à chaque ministère de présenter un plan triennal pour les quartiers populaires. Chacun met en place son programme. Moi, j'arrive comme une cerise sur le gâteau. C'est le rôle initial de la politique de la Ville : être « en plus » des dispositifs de droit commun.
Il y a aussi le monde de l'entreprise. On peut se raconter toutes les histoires que l'on veut, pour sortir les quartiers de la nasse, la première question qui se pose est celle de l'emploi. Les entreprises se sont engagées, au travers de chartes, à embaucher des jeunes des quartiers populaires. Mais il faut mieux mailler le territoire.
Le troisième acteur, ce sont les collectivités territoriales. Je souligne que la politique de la Ville est contractuelle... Là-dessus, je le dis comme je le pense. Il n'est pas question de considérer que les quartiers « chocs » c'est pour Fadela, et les quartiers « chic » pour les collectivités locales. La question des quartiers, des banlieues, concerne l'État, mais aussi les collectivités locales.

Est-ce à dire que les maires ne font pas leur part ?
>> Je dis seulement que, pour une raison qui m'échappe, ou que je comprends trop, il y a des partenariats qui marchent, et des collectivités qui sont... moins mobilisées.

Un an après le lancement de cette « dynamique », vous vous êtes attribuée la note de « 11/20 ». Pourquoi ?
>> Si je regarde ce qui s'est fait sur la rénovation urbaine, je ne peux que me féliciter : 12 milliards d'euros ont été engagés et 80 % des conventions prévues ont été signées. Ça bouge ! Mais sur la politique de la Ville, il faut que chacun assume ses responsabilités.

N'y a-t-il pas aussi une inertie des autres ministères ?
>> Évidemment, il y a des habitudes qui ont été prises dans ce pays... Il y a des moments où l'on doit dire que le politique doit l'emporter sur l'administratif. Nous l'avons remporté sur le CIV (comité interministériel des villes). Au début, chacun pensait que sa priorité était de défendre son pré carré. Aujourd'hui, la dynamique est enclenchée : les programmes triennaux sont mis en place, et le CIV, qui ne se réunissait jamais, se réunit deux fois par an. François Fillon a insisté pour qu'il se réunisse « autant qu'il est nécessaire ». Cela va nous permettre de réadapter, rectifier et renforcer les mesures qui marchent. Quand une mesure marche, on ne va pas attendre trois ans pour la développer. Lire la suite sur Nord Eclair

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