SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

dimanche 8 février 2009

Face à la crise économique les vieux démons de la xénophobie ressurgissent et sont stimulés par les pouvoirs en place.

Ainsi en Grande-Bretagne des salariés de l'énergie se mettent en grève pour protester contre l'utilisation de travailleurs italiens et portugais.
Les grévistes ont rappelé au premier ministre Gordon Brown sa promesse: "UK jobs for British Workers" (des emplois britanniques pour des travailleurs britanniques). Ce slogan, que revendique le British National Party (BNP) d'extrême droite, a souvent été utilisé par le premier ministre. Ce fut notamment le cas le 24 septembre 2007, à l'occasion du congrès du Parti travailliste, trois mois après qu'il eut remplacé Tony Blair à Downing Street. On se souvient qu' en France, le Parti Communiste avait lancé le funeste slogan "produisons français" vite détourné par le Front National en " Ppoduisons français avec des travailleurs français".
Dans notre pays c'est le nouveau ministre Eric Besson qui surenchérit. Celui qui déclare se sentir très bien au ministère de l'Identité nationale débute par un violent lapsus en évoquant à la radio".. une invasion... euh, une immigration de provenance d'Afrique et du Maghreb..."
Sa première mesure est ensuite l'éloge de la délation; selon une circulaire de son ministère, les sans-papiers qui dénonceraient leur "passeur" obtiendraient ainsi une régularisation. Toutes les associations se dressent contre ce que la Cimade nomme "jouer avec des symboles très dangereux".
Besson a contre-attaqué devant la presse : "Les femmes battues qui portent plainte doivent-elles être accusées de délation ? Ces clandestins doivent-ils rester dans leurs caves pour ne pas qu'on les accuse de délation ?", s'est-il récrié.
Une comparaison que réfute Violaine Carrère, chargée d'études au Groupe d'étude et de soutien aux immigrés( Gisti). Selon elle, cet amalgame entre "femmes battues" et "clandestins" vise à attribuer à l'ensemble des immigrés illégaux le statut de "victimes" et "à remettre en cause le bien-fondé de leur présence sur le territoire européen". "Certes, les clandestins sont victimes de la pauvreté, de la politique des visas, mais pas toujours des gens qui les ont fait passer en Europe", souligne-t-elle.
En cas de condamnation effective des passeurs, précise la circulaire, le clandestin les ayant dénoncés pourrait obtenir une carte de résident de dix ans. "Qu'est-ce que cela signifie de faire dépendre de la condamnation d'un tiers l'obtention d'un titre de séjour ?, s'étonne Violaine Carrère. Cela n'a donc plus rien à voir avec les mérites de la personne, mais avec l'efficacité des services de police..."

Dans ce contexte, il est nécessaire une fois de plus de mettre en oeuvre une protestation unitaire. Nous soutenons donc les initiatives du collectif européen des associations et du réseau éducation sans frontières (RESF) dont celle du Samedi 6 Février à Paris (ci-dessous). Nous tenons néanmoins à marquer notre désaccord avec une des formules de l'appel qui parle de "logique concentrationnaire". Ce terme est déplacé et hors de propos. La" logique concentrationnaire" a acquis une signification précise, en rapport avec des génocides dont la Shoah. Il n'y a aucune justification à cet écartsde langage et nous le faisons savoir aux organisateurs qui ont rédigé le texte. Lire la suite sur Mémorial98

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