Et là, forcément, cela devient beaucoup plus délicat.
Agés entre 19 et 25 ans, Sylvain S, Jeff G, Guillaume C, Vincent S. et Anthony D. sont originaires de Brindas, Thurins et Messimy. Le 22 février, ils se rendent au quartier des Bérouses et abordent trois jeunes dans une voiture. L'un est aspergé de bombe lacrymo mais les trois victimes parviennent à prendre la fuite. Quelques instants plus tard, cinq jeunes sont cette fois pris à partie. Peu de coups, mais une grosse frayeur : l'un des assaillants est encagoulé, un autre muni d'une mini batte de base-ball, un troisième d'un couteau. Alertés, les gendarmes sont vite sur place et interpellent les huit agresseurs.
Hier, les cinq majeurs étaient devant le tribunal, poursuivis pour cette agression aggravée par la préméditation et le fait qu'elle ait été commise en réunion. Mais le parquet n'a pas retenu le mobile raciste qui a pourtant constamment plané sur les débats. Chez l'un des prévenus, les gendarmes ont en effet retrouvé des preuves d'une certaine fascination pour le nazisme. Un autre s'est déclaré ethno-différentialiste durant sa garde à vue. Un troisième a déclaré que l'Europe devait rester aux Européens. Malgré tout, on s'en tient à ce terme de « racaille » et le président Schir est bien curieux de savoir ce qu'il englobe. Face à cette question, les intéressés n'en mènent pas large. « Je ne trouve pas les mots justes », réagit le premier. « C'est ceux qui brûlent des voitures, qui taguent ou qui fument du cannabis. C'est pas forcément les Maghrébins », lance un de ses camarades.
Des réponses évasives qui agacent le procureur de la République Mme Jouffrey. Cette dernière trouve que le quintet « nie avec peu de hardiesse des concepts qui lui échappent totalement ». Beaucoup plus dure sera la partie civile par la voix de Me Botella : « C'était une ratonnade. Ils ont des engagements clairs, mais ne les assument que jusqu'à un certain stade ».
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