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jeudi 6 janvier 2011

Hortefeux et les "Auvergnats" : la justice ne retarde pas le procès

Décidément, sa sortie raciste à propos des Arabes (« quand y en a un, ça va, c'est quand y en a beaucoup que ça pose problème ») colle à la peau de Brice Hortefeux. Pour augmenter ses chances lors de son procès en appel, l'avocat du ministre de l'Intérieur, Jean-Yves Dupeux, avait contesté la recevabilité du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), qui s'est porté partie civile.
Mais la cour ne l'a pas suivi, et a fixé la date de l'audience qui devra juger l'affaire sur le fond : ce sera le 9 juin, un an après sa condamnation en première instance. A charge pour le Mrap de démontrer le caractère « public et général » des propos du ministre : ce dernier était-il conscient de la présence des caméras ?
Quatre associations s'étaient portées partie civile, dénonçant les injures raciales du ministre de l'Intérieur contre Amine Benalia-Brouch, jeune militant UMP aujourd'hui « repenti ».
Trois d'entre elles (les Indigènes de la République, Soutien Ô sans papiers, Centre de recherche et d'action sur toutes les formes de racisme) se sont désistées. Si le Mrap avait été ce mercredi jugé irrecevable, Hortefeux aurait donc été en meilleure position pour se défendre.

Les procès Clearstream et Colonna déjà prévus à ces dates

L'avocat du ministre de l'intérieur, Jean-Yves Dupeux, a bien essayé pendant l'audience de retarder la date du futur procès : il a souligné l'importance de ne pas perturber les élections cantonales et a refusé que le procès se tienne pendant le procès lié à l'affaire Clearstream, qui débute en mai.
Ironique, le juge a tranché :
« Et alors ? Il y aussi l'affaire Colonna, l'Angolagate et beaucoup d'autres affaires. L'audience se tiendra le 9 juin, tout l'après-midi. »
Me Pierre Mairat, l'avocat du Mrap, est satisfait de cette décision qui
rappelle, selon lui, que « le temps de la justice n'est pas celui du
ministre Hortefeux ».
Le ministre de l'intérieur avait été condamné en première instance, le 4 juin dernier, à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts pour ses propos jugés racistes, tenus en septembre 2009 aux côtés d'Amine Benalia-Brouch, militant UMP de père algérien.
La scène, qui s'est déroulée lors de l'université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes), avait été filmée par des caméras de Public Sénat et diffusée sur le site du Monde.fr. On y voit le ministre de l'Intérieur plaisanter sur l'origine du jeune homme. (Voir la vidéo)

Quand Brice Hortefeux dérape
envoyé par lemondefr. - L'info video en direct.
A l'époque, Brice Hortefeux avait été largement soutenu par la droite et par Amine Benalia-Brouch lui-même. Ce dernier avait tenté (maladroitement) de dédouaner le ministre dans une vidéo commandée, selon lui, par un cadre UMP. (Voir la vidéo)



Dans un livre paru en novembre, « Confessions d'un sarkozyste repenti » (éd. Jean-Claude Gawsevitch), Amine Benalia-Brouch revient sur l'affaire. Il a aussi admis dans une interview au journal Sud Ouest, avoir menti en prenant sa défense :
« Je le dis très clairement : j'ai menti. Je m'excuse auprès des gens que j'ai pu blesser par ma complaisance à l'égard des propos du ministre que j'aurais dû condamner. »
Me Mairat a affirmé au juge que le jeune homme témoignerait aux côtés du Mrap au prochain procès.

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